Belounis : « Je serai très fier si j’ai aidé à changer le système… »

Posté le 05.01.2018 à 16h22

Un accord financier a été trouvé dans le litige, qui, depuis plusieurs années, opposaient Zahir Belounis et l’El Jaish Sports Club, un club de la Qatar Stars League.

Belounis s’était retrouvé piégé au Qatar lorsque, dans le cadre du système appelé kafala, le club avait refusé de lui accorder un visa de sortie pour quitter le pays jusqu’à ce qu’il accepte d’abandonner son action en justice concernant des salaires impayés.

La FIFPro et l’UNFP avaient rapidement porté assistance à Belounis, à sa femme et à leurs deux enfants, pour leur permettre de quitter le Qatar, fin 2013. Et, dans le même temps, le syndicat mondial des joueurs avait négocié avec les autorités de l’Etat du Golfe les bases d’un accord financier, alors que l’UNFP, elle, avait médiatisé le retour du joueur et de sa famille, organisé une conférence de presse afin que les médias, français et européen, puissent se saisir de cette si triste histoire.

 

La conférence de presse dans les bureaux de l'UNFP...

La conférence de presse dans les bureaux de l’UNFP…

 

« Je suis très heureux que nous en soyons arrivés à ce point, a expliqué le Franco-Algérien. Pendant longtemps, j’ai pensé qu’il n’y aurait pas de justice ! »

Après avoir épuisé les autres recours juridiques, la FIFPro a réussi à faire une avancée significative en rencontrant les représentants de l’association des joueurs du Qatar (QPA), nouvellement créée.

« Avec la médiation de QPA, nous avons pu négocier un accord juste, » a expliqué le président de la FIFPro, Philippe Piat.

En novembre dernier, l’Organisation internationale du Travail et le gouvernement qatari ont annoncé un accord de coopération de trois ans pour mettre en œuvre des réformes du travail complètes, incluant la suppression du système kafala.

« Et nous en sommes particulièrement heureux ! », a expliqué Piat.

La FIFPro continue de travailler avec QPA, la Fédération de football du Qatar et la Qatar Stars League pour appliquer ces changements dans le football.

De plus, la FIFPro et QPA cherchent à instaurer des contrats-type de joueurs permettant de garantir des conditions d’emploi minimum, et à installer – comme la Fifa le demande au demeurant depuis l’accord signé avec la FIFPro en 2006 – un tribunal de résolution des litiges vers lequel  les joueurs pourraient se tourner en cas de litige avec leurs clubs.

« En élevant les droits de tous les joueurs et en mettant sur pied un tribunal du football, nous pouvons fournir une nouvelle plateforme prometteuse pour que le jeu puisse se développer au Qatar dans de bonnes conditions pour les footballeurs», espère Philippe Piat.

Belounis, qui vit maintenant à Paris, se félicite des améliorations proposées, qui font suite au drame qu’il a vécu et que sa famille a vécu.

« Je serai très fier si j’ai aidé à changer le système», a-t-il affirmé.

Philippe Piat et Zahir Belounis en 2013, juste après la "libération" du joueur...
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