Arbitres:Sylvain Kastendeuch appelle au calme!
Posté le 18.12.2017 à 18h19Il est donc redevenu de bon ton, en France, de moquer l’arbitre, comme s’il fallait ajouter à la confusion ambiante de certaines rencontres, aiguiser alors les rancoeurs des supporters, quand il ne s’agit pas de prouver qu’on existe, de crier plus fort que le voisin…
Cette surenchère s’empare ainsi de ceux qui, justement, devraient modérer leurs propos, les peser, au regard des responsabilités qui sont les leurs.
Les joueurs, eux, ont décidé d’agir. Comme leurs présidents et entraîneurs, certaines décisions peuvent pourtant parfois les déconcerter, les contrarier, les énerver même, mais ils ont compris, passée une colère parfois légitime, que ce n’est pas en vociférant devant un micro, une fois la rencontre terminée, qu’ils nourriront le débat et feront avancer les choses.
Ici aussi, force est au dialogue !
La vérité est donc dans le rapport humain, comme l’a d’ailleurs compris le président de la FFF, Noël Le Graët, avec sa volonté de rendre les arbitres accessibles une demi-heure après qu’ils ont donné le coup de sifflet final.
« Voilà qui va dans le sens du besoin exprimé par les joueurs, et partagé d’ailleurs par les arbitres, de se réunir, d’échanger les expériences, d’évoquer même les frustrations. Mais cette fois en se débarrassant de la pression du résultat, sans cri, sans insulte, dans une démarche positive, constructive ou chacun avance à découvert sur un terrain qui n’est pas miné », se félicite Sylvain Kastendeuch, coprésident de notre syndicat.
Faut-il rappeler que l’ancien international a toujours milité en ce sens, ces dernières années, naviguant souvent à contre-courant, comme il le faisait déjà lorsqu’il était joueur, que ce soit par ses prises de parole pour appeler au respect de la fonction d’arbitre, ou par son comportement exemplaire sur le terrain pour qui se souvient que le libero aux 710 matches professionnels n’a jamais été expulsé.
« Les membres actifs ou jeunes retraités du Comité directeur de l’UNFP ont initié ces rapports nouveaux en rencontrant les représentants du syndicat des arbitres (Safe), en fin de saison dernière, et chacun a promis de se revoir au moins deux fois par saison car il ne saurait être question de s’arrêter en si bon chemin.
« D’autant que l’UNFP, au nom des joueurs, a fait valider la présence active d’un de ses représentants lors de la tournée des clubs effectuée par Pascal Garibian, le directeur technique de l’arbitrage.
« Et même si ce second volet peine à se mettre en place, malgré la volonté réaffirmée des footballeurs et de leurs représentants, les rapports entre joueurs et arbitres se sont réellement améliorés.
« Il faut mener une politique volontariste et multiplier les temps de partage et d’échange entre les joueurs et les arbitres. En ce sens, je suis favorable, comme l’ensemble des hommes de terrain, au retour de la réunion de pré-saison entre les capitaines et les directeurs de jeu, et je pense même qu’il en faudrait au moins une seconde en janvier avant la reprise des championnats.
« De la même façon, pourquoi ne pas envisager que les arbitres passent au moins une journée par semaine dans le club auquel ils sont licenciés ? Il est inutile de lister ici les avantages liés à ce rapprochement – au-delà du dialogue, il y aurait une meilleure connaissance de l’autre, de ses exigences professionnelles, des responsabilités inhérentes à sa fonction, etc. -, ni à sa suite logique, qui permettrait aux arbitres, sur l’ensemble d’une saison, de visiter tous les clubs.
« Nous n’en sommes qu’aux prémisses d’une relation que nous – joueurs et arbitres – appelons avec force. Ce n’est certes donc qu’un début, mais il atteste que seul un dialogue franc, constructif – et surtout régulier – peut garantir le retour au calme que l’UNFP, les joueurs et les arbitres appellent de leurs vœux. »
C’est la bonne période, il est vrai…