« Faire comprendre aux joueuses que leurs voix peuvent compter !»

Posté le 28.09.2018 à 07h10

Pour Lindsey Thomas, l’attaquante du Dijon FCO, la tournée des clubs de Division 1 que mène l’UNFP doit permettre aux joueuses de prendre conscience, dans un football féminin en pleine mutation, qu’elles peuvent représenter une force, si elles s’unissent pour faire bouger les lignes avec l’aide de notre syndicat.

 

« Est-ce important selon vous que l’UNFP vienne ainsi à votre rencontre ?

Important et utile, oui. Moi, j’avais déjà participé à ces réunions lorsque je jouais à Montpellier. Elles sont intéressantes pour sensibiliser l’ensemble des joueuses et nous pousser à réfléchir, à nous interroger sur notre métier. Cela s’est vu dans le vestiaire : plusieurs discussions se sont engagées, nous n’étions pas d’accord sur tout.

C’est-à-dire ?

Certaines sont directement devenues professionnelles, d’autres ont connu le monde amateur, il y a donc pas mal de décalage encore, une approche forcément différente. Les interventions de l’UNFP nous permettent d’échanger, de discuter, de comparer nos expériences et de trouver, in fine, des besoins communs, des attentes partagées. Ensuite, le syndicat nous permet de nous faire entendre en essayant de nous apporter des solutions. C’est vraiment bien que l’UNFP se charge ainsi de nous sensibiliser et qu’elle multiplie les temps d’échanges dans une même saison.

Comment ressentez-vous l’évolution du football féminin ces dernières années ?

L’évolution est réelle. Lorsque j’ai débuté, il y avait très peu de clubs professionnels, peut-être 3 ou 4 au grand maximum. Maintenant, il y en a plus et même les promus, comme Dijon, par exemple, commencent à se professionnaliser. Il n’empêche : le championnat est à plusieurs vitesses encore, mais les choses avancent et évoluent dans le bon sens.

Par exemple ?

Les grandes compétitions que joue l’Équipe de France rejaillissent sur l’ensemble des joueuses. Dans le même temps, l’arrivée des droits télé, cette année, participe à tirer le football féminin vers le haut. Je pense que nous vivons la fin d’une période de transition avec une professionnalisation en marche. Les voyants sont au vert, mais Il reste beaucoup de travail encore. L’important, c’est que nous sommes engagées, je le pense sincèrement, sur le bon chemin.

Qu’est-ce que l’UNFP peut encore apporter au football féminin ?

Le plus gros chantier est de faire comprendre aux joueuses que leurs voix peuvent compter, peser. Leur faire prendre conscience que nous pouvons, nous mêmes, apporter les réponses, trouver les solutions pour continuer à faire bouger les lignes. C’est, selon moi, le plus gros chantier de l’UNFP aujourd’hui. Une fois cette prise de conscience effective, le reste suivra, j’en suis persuadée. Cette sensibilisation est nécessaire, mais l’effort doit venir de nous. C’est en se regroupant, en se soutenant que nous avancerons toutes ensemble ! »

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