Joueurs-arbitres: se rencontrer, se parler, mieux se connaître…

Posté le 25.02.2022 à 18h13

Sans avoir eu à attendre les derniers soubresauts des relations, parfois difficiles et tendues voire tumultueuses, entre les arbitres et les joueurs, l’UNFP a toujours milité et travaillé à rapprocher, plutôt qu’à opposer, deux corporations qui participent, de concert, à la qualité du spectacle, à la beauté du jeu de football.

Trois cent quatre-vingts fois par saison, en Ligue 1 comme en Ligue 2, les uns et les autres se côtoient sur le terrain, mais se connaissent-ils vraiment, ont-ils conscience que la pression sur leurs épaules pèse de la même façon, que leurs erreurs se payent pour tous au prix fort ou, tout simplement, auraient-ils oublié qu’ils partagent la même passion, qu’ils ont besoin les uns des autres ?

Le fossé semble encore s’être élargi, ces dernières années, face aux enjeux grandissants, terrain fertile aux frustrations, aux réactions sanguines, aux maux. Et aux mots.

Par tradition, seuls les capitaines peuvent, sur le terrain, s’adresser aux directeurs du jeu, puisque ce sont eux, à la création du football et pendant une trentaine d’années, qui veillaient au grain, avant que l’arbitre ne descende des tribunes en 1890.

« Il faut revenir à cette règle non-écrite, souhaite Sylvain Kastendeuch, coprésident de l’UNFP, membre du groupe de travail sur l’arbitrage au sein de la LFP, à condition que les capitaines n’en pâtissent pas dans le feu de l’action. Mais je ne doute pas de leur capacité à respecter dans leurs propos la fonction de l’arbitre, ni de celle des directeurs de jeu à se montrer alors ouverts au dialogue et compréhensifs.

« C’est pourquoi, comme les joueurs nous demandons, et ce depuis qu’elles ont été supprimées, le retour des réunions d’avant-saison, qui permettaient aux arbitres, aux capitaines et aux entraîneurs de se rencontrer en dehors des temps de compétitions, d’échanger et ainsi de mieux se connaître. C’est dans ce but également que nous avions demandé et obtenu, il y a quelques années, que les arbitres soient en immersion dans un club pendant deux ou trois jours, au sein même de l’effectif professionnel. Les quelques expériences menées alors ont porté leur fruit, mais cette initiative à notre grand regret ne s’est pas inscrite dans la durée.

« Si j’en crois notre réunion, il y a quelques jours, avec la Direction Technique de l’arbitrage, ces deux actions fortes, nécessaires, pourraient recréer, dès la saison prochaine, les conditions à des relations non pas aplanies mais normales entre deux corporations qui ont besoin de dialoguer, d’exprimer leurs interrogations aussi et ainsi de se comprendre en dehors du terrain pour participer d’un même élan au spectacle, sans ternir l’image des uns et des autres, en donnant aussi, c’est important, le bon exemple. Tout le monde en bénéficiera.

« La DTA, comme l’UNFP, comme les joueurs est décidée à travailler dans ce sens. C’est une avancée notable pour le football français. »

UNFP

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