C’est un pan de l’histoire de l’UNFP qui s’en est allé ce 1er mars 2023. Just Fontaine, cofondateur et premier président de notre syndicat est décédé, ce mercredi 1er mars, à l’âge de 89 ans. Bien sûr, Justo fut aussi un extraordinaire footballeur, un buteur hors-pair, un homme attachant, drôle,…
mars 2023
Adieu et merci Justo !
C’est un pan de l’histoire de l’UNFP qui s’en est allé ce 1er mars 2023.
Just Fontaine, cofondateur et premier président de notre syndicat est décédé, ce mercredi 1er mars, à l’âge de 89 ans. Bien sûr, Justo fut aussi un extraordinaire footballeur, un buteur hors-pair, un homme attachant, drôle, au caractère bien trempé, qui n’hésita jamais, sur et en dehors du terrain, à défendre ses idées. Un homme engagé dans tout ce qu’il faisait, jusqu’au-boutiste diront certains, mais il n’avait que faire des pisse-froid, préférant « mourir » avec ses idées, plutôt que de se perdre en se conformant aux normes, sa carrière d’entraîneur dut-elle en pâtir…
En 1961, les footballeurs professionnels français sont sous l’étreinte de ce que Justo et quelques autres (André Lerond, Jean-Jacques Marcel, Robert Loubière, Norbert Eschmann, Eugène N’jo-Léa et le juriste Jacques Bertrand pour ne citer qu’eux) appellent le contrat léonin, qui lie les joueurs à leur club jusqu’à l’âge de 35 ans, sans avoir le moindre droit de regard ou de décision sur leur carrière, leur éventuel transfert ou leur salaire.
Il faudra attendre huit ans et la présidence de Michel Hidalgo (dont la disparition, comme celle de Raymond Kopa, avait gravement affecté Justo, on peut le comprendre…) pour que le contrat à durée librement déterminée soit instauré en France, près de 30 ans avant que la liberté contractuelle soit accordée, via l’arrêt Bosman, à l’ensemble des joueurs de la Communauté européenne et, par ricochets, à la quasi-totalité des footballeurs dans le monde, pour lesquels Justo s’était également engagé, fervent défenseur d’un syndicat mondial qui, grâce à l’action de l’UNFP, notamment, donna naissance à la FIFPRO, en 1965.
Un an plus tôt, celui qui avait mis sa notoriété au service de ses anciens collègues footballeurs, et qui en paya souvent le prix sans pourtant ne jamais rien regretter, avait remporté une première victoire, avec l’institution du pécule de fin de carrière…
Les générations de footballeurs qui se sont succédé depuis 1961 ne doivent pas oublier ce qu’elles doivent à Just Fontaine, à son engagement, à sa ténacité, à son courage. À l’UNFP, nous n’oublierons jamais l’incroyable volonté de cet homme hors du commun. Notre peine, indicible, est aujourd’hui si lourde à porter, comme elle le fut lorsque Michel Hidalgo s’en est allé.
Michel Hidalgo et Just Fontaine…