« Nous restons vigilants ! »

Posté le 15.08.2016 à 18h24

A l’heure de la rentrée, le climat semble s’afficher au beau fixe entre les différents partenaires sociaux. Autant en profiter, mais sans jamais relâcher la garde… C’est ce qu’il ressort des propos de Philippe Piat, coprésident de l’UNFP.

« Philippe, le calme est enfin revenu dans le football professionnel français…

Nous avons, il est vrai, connu des rentrées plus agitées, ces dernières années. Mais si je me satisfait de la situation actuelle, malgré quelques points d’achoppement au sein de la Commission paritaire concernant les salaires des plus jeunes , notamment, il y a trop longtemps que je suis dans le métier pour ne pas savoir qu’après le calme viendra forcément la tempête.

« Nous sommes toujours prêts à nous asseoir autour de la table si c’est de l’intérêt général dont il est question. »

Forcément ?

Les dirigeants n’ont pas leur pareil pour transformer une douce soirée d’été en une nuit cauchemardesque… Christian Seifert, directeur général de la DFL, la ligue allemande, l’a d’ailleurs rappelé lors de la Convention du football professionnel français, fin juin à Cannes. Il a, en substance, exhorté les présidents français à travailler ensemble, à définir et à suivre une stratégie commune. Voilà des années que l’UNFP le demande et nous avons toujours dit, et nous continuons à l’affirmer après l’avoir prouvé à maintes reprises, que nous sommes toujours prêts à nous asseoir autour de la table si c’est de l’intérêt général dont il est question.

Il semble toutefois qu’il y ait, depuis la nomination de Didier Quillot au poste de directeur général exécutif de la LFP, comme un souffle nouveau…

Il faut profiter de cet élan, c’est une évidence, et l’UNFP joue pleinement son rôle et continuera de contribuer au renouveau du football professionnel en France, dans la mesure où les projets n’affecteront pas les droits et les intérêts des footballeurs professionnels. Nous restons vigilants, et nos adhérents savent très bien que l’on ne nous fera pas avaler n’importe quoi au nom du changement.

« Nos adhérents savent très bien que l’on ne nous fera pas avaler n’importe quoi au nom du changement. »

Un exemple ?

La trêve hivernale, que les dirigeants veulent supprimer depuis des années pour des raisons économiques et que nous avons réussi à maintenir… L’exemple du championnat anglais n’est pas à suivre. Les joueurs ont besoin de couper, physiquement et mentalement. Et l’élimination précoce de l’Angleterre lors de l’Euro vient apporter de l’eau à notre moulin.

Vous avez désormais deux syndicats de clubs en face de vous…

Oui, mais cela ne change rien à notre discours. Nous, nous sommes le syndicat de tous les footballeurs professionnels évoluant en France. Je sais que certains n’ont pas compris notre silence alors que l’UCPF explosait, mais nous n’avions pas notre mot à dire face à cette querelle de dirigeants. Nous avons observé, tout en faisant passer quelques messages pour que les joueurs ne se retrouvent pas comme les dindons de la farce. Nous ne voulons pas d’un dialogue social à deux vitesses, par exemple, et nous n’avons eu de cesse de le marteler dès le début. Pour nous, rien n’a changé, si ce n’est qu’il nous faut, parfois, tenir deux fois le même discours, faire deux fois le même travail. Mais nous continuerons de le faire, parce qu’il y va de notre engagement envers nos adhérents et de notre responsabilité de syndicalistes. »

 

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