Paul Baysse « Je suis décidé à m’engager ! »

Posté le 03.01.2019 à 11h36

A 30 ans, le défenseur central du Stade Malherbe de Caen est tout autant engagé en dehors que sur les terrains. Délégué club de l’UNFP depuis son passage sur la Côte d’Azur à l’OGC Nice, il a intégré tout naturellement le Comité directeur de notre syndicat en 2016. Réélu lors de notre dernière Assemblée générale, le 13 octobre dernier, il revient ici sur le sens de son engagement…

« Paul, tu attaques ton second mandat au sein du Comité directeur de l’UNFP, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

C’est une grande fierté de continuer l’aventure. C’est un rôle différent de celui de délégué-club, que j’ai tenu partout où je suis passé, mais c’est tout aussi passionnant. J’ai appris à découvrir le fonctionnement de l’UNFP de l’intérieur, comment se nourrissent les réflexions, comment se mènent les actions et comment les décisions sont prises sur des problématiques qui nous touchent, nous les joueurs, au quotidien.

C’était important pour toi ?

Quand on est joueur – et encore en activité, de surcroît -, on ne prend pas forcément le temps de s’intéresser à l’environnement. On reste concentré sur le terrain, sur la préparation du match à venir, et l’on ne se rend pas compte de tous les enjeux et des batailles menées dans les coulisses, à un autre niveau que celui du terrain. Notre responsabilité au sein du Comité directeur est importante, pour les footballeurs d’aujourd’hui, mais aussi pour ceux de demain…

« améliorer les conditions de travail des joueurs. »

C’est cela le sens de ton engagement ?

Complètement. Nous travaillons sur des dossiers ou des problématiques à plus long terme. L’engagement, il n’est pas forcément pour l’instant T. Nous nous battons pour faire évoluer les choses pour le futur, pour les prochaines générations de footballeurs, comme l’ont fait les anciens pour nous. Mon engagement, c’est aussi une façon de remercier tous ceux qui se sont battus avant nous pour améliorer les conditions de travail des joueurs.

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« Il faut cultiver cette esprit de solidarité »

Comment t’es venu cette envie de t’impliquer ainsi ?

Cela s’est fait tout naturellement. J’ai découvert l’UNP en même temps que le monde professionnel, avec la signature de mon premier contrat à l’âge de 18 ans. Le syndicat m’a accompagné dans toutes les étapes de ma carrière, dans les bons comme dans les mauvais moments. L’UNFP, c’est comme un couteau suisse pour moi. Du centre de formation à l’après-carrière, une structure de 50 personnes, composée majoritairement d’anciens joueurs, est là pour nous aider, nous conseiller quel que soit le besoin du joueur, au niveau de l’assurance, du conseil financier, du patrimoine, du managérat, de la reconversion, sans compter les problèmes contractuels que nous pouvons rencontrer tout au long de notre carrière. Un joueur sans contrat peut venir se préparer l’été avec l’UNFP FC, comme il le ferait dans un club pro. C’est une chance incroyable !

Ce n’est pas le cas dans tous les pays…

Tout à fait, notre syndicat est fort en France, les joueurs sont payés et sans retard, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays, y compris les plus côtés. Ailleurs, les joueurs ne sont pas autant protégés que nous pouvons l’être. Prenons conscience de cette chance incroyable et continuons de nous impliquer comme l’on fait les anciens avant nous. L’UNFP, c’est une grande famille, et il faut cultiver cette esprit de solidarité. Les présidents, les membres du Comité directeur, les salariés peuvent mener ces combats parce qu’il y a le soutien des joueurs. Plus nous continuerons à être nombreux, plus nous serons forts.

« Le pouvoir de redonner le sourire aux gens »

Il y a les luttes pour améliorer les conditions de travail et il y a désormais le combat pour replacer le footballeur à sa juste place, au cœur de la société. Et la création du mouvement « Positive Football » est un formidable outil offert aux joueurs, non ?

C’est un axe qui me tient particulièrement à cœur et qu’il était devenu, je pense, nécessaire de développer. Les joueurs sont trop souvent pointés du doigt pour des choses négatives et pas assez mis en lumière pour leurs bonnes actions. Nous sommes des hommes, des pères de famille ou de futurs pères de famille, avec des valeurs, avant d’être des footballeurs. Nous sommes plus nombreux que ne le pense le grand public à agir pour les autres, à partager, à mener des actions caritatives, à passer du temps pour des causes qui nous tiennent à cœur. Et nous devons mettre en lumière nos engagements pour que cela puisse rejaillir sur ces citoyens, ces enfants qui bénéficient de notre soutien. C’est fondamental, c’est le plus important. Cela doit nous dépasser…

C’est une belle responsabilité là encore…

Et c’est là encore une responsabilité qui me plait et pour laquelle je suis décidé à m’engager. Nous avons le pouvoir en tant que joueur, et à notre échelle, de redonner aux gens l’envie de sourire, d’entretenir l’espoir, par un simple geste, une petite attention. Engageons-nous, apportons chacun notre petite pierre à l’édifice !  »

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Recueillis par Philippe Rossi

 

Paul Baysse, un footballeur engagé