Un professionnel averti en vaut deux…

Posté le 28.10.2019 à 17h32

« Si devenir footballeur professionnel est le plus souvent l’accomplissement d’un rêve au sortir de l’adolescence, c’est aussi, surtout, une épreuve longue et difficile pour laquelle il y a beaucoup d’appelés et très peu d’élus. Mais ce n’est pas une fin en soi, c’est le début d’une aventure jonchée d’obstacles qu’il faut savoir éviter pour mener sa carrière à bien. Et c’est dès le départ que doivent se prendre les bonnes habitudes… »

Responsable du Passeport Pro au sein de l’UNFP, Guillaume Stephan connaît bien les jeunes footballeurs pour les avoir croisés ou les croiser encore lors de la tournée des centres de formation, qu’il effectue depuis quelques années maintenant. Il sait que ceux qui franchissent le Rubicon sont, dès leur entrée dans le monde professionnel quand ils ne l’ont déjà pas été auparavant, confrontés aux risques d’un métier où il est facile de perdre ses repères.

 

Il n’est donc pas étonné de voir que les jeunes fassent du module « Les risques du métier » l’un de leurs premiers choix parmi tous ceux proposés par notre Passeport Pro. Ce lundi, accompagné par Philippe Lafon, le directeur général de l’UNFP, ancien footballeur professionnel lui aussi, ce sont les jeunes du RC Lens qu’il a sensibilisés, lors d’une réunion qui a pointé du doigt : le racisme, la violence, l’homophobie, les paris sportifs, les différentes addictions, le dopage, les réseaux sociaux, la sexualité et l’entourage du joueur au sens large, en lui rappelant qu’il doit en toutes occasions rester maître de sa carrière. Les deux représentants de notre syndicat leur ont également rappelé leur devoir d’intégrité et n’ont pas hésité à évoquer avec eux une réalité souvent cachée et de ce fait peu connue dans le monde du football, d’autant plus qu’elle a longtemps été ignorée : la dépression, qui frappe les sportifs professionnels comme le reste de la population.

« Il ne faut plus en faire un sujet tabou, explique Philippe Lafon. Il faut au contraire que ceux qui en souffrent en parlent, il faut savoir les écouter pour pouvoir mieux les aider, pour les guider vers les bonnes personnes capables de les aider, de les soigner si nécessaire. A l’UNFP, comme à la FIFPRO d’ailleurs, ces phénomènes de dépression sont pris très au sérieux. En incitant à libérer la parole des joueurs sur les problèmes qu’ils rencontrent, une première étape a été franchie et nous continuons à travailler avec eux. Voilà plusieurs années, maintenant, que l’UNFP a créé « C dans la tête ». Les joueurs en difficulté, via un numéro de téléphone, peuvent s’exprimer en tout anonymat. Il suffit parfois d’un appel, mais s’il est nécessaire d’aller plus loin, s’ils en éprouvent le besoin, alors ils sont accompagnés, guidés… »