« Je reprends ma liberté de parole et d’action ! »

Posté le 16.11.2021 à 10h49

En ouverture du Congrès mondial de la FIFPRO, ce mardi 16 novembre à Paris, Philippe Piat, qui quitte la présidence du syndicat mondial et son board, a assuré qu’il « continuerait la lutte… »

« Je ne suis pas un homme de bilan, vous le savez. J’ai toujours préféré regarder devant moi, considérer ce qui reste à faire, ce qu’il faut encore construire, ce qu’il est nécessaire d’obtenir au bénéfice des joueurs, plutôt que de m’enorgueillir du chemin parcouru, même à le savoir pavé de succès.

Pour autant, sans y rechercher la moindre gloire personnelle, je suis fier de ce que la FIFPRO est devenue, de ce qu’elle fait, de ce qu’elle représente aujourd’hui. Fier d’en avoir été le président.

Il y a trente ans, alors que la FIFPRO, créée le 15 décembre 1966, renaissait de ses cendres, nous n’étions qu’une poignée, tous persuadés qu’il fallait que les footballeurs du monde s’unissent, mais nous n’aurions jamais pu imaginer écrire les premières pages d’une aussi fabuleuse histoire…

  • Une histoire à la gloire et pour la défense des footballeuses et des footballeurs…
  • Une histoire de femmes et d’hommes, de syndicalistes convaincus et… convaincants !
  • Une histoire faite de luttes et de victoires, de rires, parfois de larmes aussi…
  • Une histoire où chacun, quels que soient son sexe, sa nationalité ou sa condition, joue pleinement son rôle…
  • Une histoire qui a fait naître tant d’espoirs aux quatre coins du monde au sein d’une profession qui n’est toujours pas encore considérée à son juste niveau, malgré les évidences, malgré votre travail quotidien…
  • Une histoire qui a donné naissance à tant d’amitiés, à une famille, d’autant plus forte qu’elle reste unie, d’autant plus forte aussi, c’est une évidence, parce qu’elle a gravé dans le marbre de ses statuts, la diversité et l’inclusion…

Une histoire qu’il vous faut continuer à écrire, dans le respect des valeurs qui ont toujours été les nôtres.

Je n’en doute pas : vous saurez répondre, non pas à l’attente de votre ancien président, mais à celles des dizaines de milliers de joueuses et de joueurs que vous représentez et qui, dans leur grande majorité, attendent que la FIFPRO et ses membres remplissent leurs missions, jour après jour, qu’ils fassent le job comme l’on dit.

Il y a vingt ans, ici même à Paris, la FIFA reconnaissait enfin les footballeurs comme des partenaires et acceptait d’ouvrir, avec les premiers acteurs du jeu et leurs représentants, un dialogue qui, au-delà des deux accords signés en 2006 et 2017, a créé un lien véritable, même si nous avons eu la confirmation, à maintes reprises, que les promesses n’engagent finalement que ceux qui y croient.

Avant de conclure, je me dois de vous dire que, si je quitte la FIFPRO aujourd’hui, je n’abandonne pas la lutte. On ne peut pas, lorsque l’on a été engagé comme moi pendant plus de cinquante ans dans le combat au bénéfice des joueurs, tourner le dos à ce qui a été, et reste, le fil conducteur d’une vie, entièrement vouée au syndicalisme.

Mais sans mandat international désormais, je vais reprendre ma liberté de parole et d’action et continuer à porter les idées qui sont les miennes et qui, je le sais, sont aussi les vôtres…

Je resterai celui que vous connaissez, à la différence près, que parlant et agissant en mon seul nom et non plus en celui de notre institution, je suis bien décidé à mener la lutte de front et sans me fixer de limites, pas seulement pour la réforme du système des transferts, mais chaque fois que je le jugerai nécessaire, chaque fois que j’en ressentirai le besoin, sans jamais évidemment nuire aux intérêts de la FIFPRO, chaque fois qu’il faudra rappeler à certains leurs engagements ou en placer d’autres, et les mêmes aussi parfois, devant leurs responsabilités.

Cela s’impose à moi. »

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