Les jeunes rémois sensibilisés aux risques du métier

Posté le 19.11.2021 à 15h53

Le programme Passeport Pro, conçu et développé par les équipes de l’UNFP, pour accompagner au mieux les premiers pas des jeunes joueurs dans le milieu professionnel, poursuit son déploiement cette saison, après la longue pause imposée par la crise sanitaire. Après des interventions sur le contrat de travail, sur les possibilités de se former tout au long de la carrière quand on est un joueur en activité et sur le système social français, nos experts se sont de nouveau déplacés en terre champenoise pour sensibiliser les jeunes pros du Stade de Reims aux risques du métier.

Parmi les onze modules que compte le Passeport Pro de l’UNFP, à l’adresse des jeunes joueurs professionnels, « Les risques du métier » est l’un des plus demandés.

Pour éviter ces risques, qui sont nombreux, il faut d’abord en prendre conscience, et c’est ainsi que Philippe Lafon, directeur général de l’UNFP, et Guillaume Stephan, responsable de notre Passeport Pro, les ont dans un premier temps rappelés aux jeunes Rémois :

« Si devenir footballeur professionnel est le plus souvent l’accomplissement d’un rêve au sortir de l’adolescence, c’est aussi, surtout, une épreuve longue et difficile pour laquelle il y a beaucoup d’appelés et très peu d’élus. Mais ce n’est pas une fin en soi, c’est le début d’une aventure jonchée d’obstacles qu’il faut savoir éviter pour mener sa carrière à bien. Et c’est dès le départ que doivent se prendre les bonnes habitudes », nous confie Guillaume Stephan, qui connaît bien les jeunes footballeurs pour les avoir croisés ou les croiser encore lors de la tournée des centres de formation, qu’il effectue depuis une dizaine d’années maintenant.

Il sait que ceux qui franchissent le Rubicon sont, dès leur entrée dans le monde professionnel quand ils ne l’ont déjà pas été auparavant, confrontés aux risques d’un métier où il est facile de perdre ses repères et où les risques sont nombreux : racisme, violence, homophobie, paris sportifs, addictions, dopage, réseaux sociaux, sexualité ou encore entourage du joueur au sens large.

Les deux représentants de notre syndicat leur ont également rappelé leur devoir d’intégrité et n’ont pas hésité à évoquer avec eux une réalité souvent cachée et de ce fait peu connue dans le monde du football, d’autant plus qu’elle a longtemps été ignorée : la dépression, qui frappe les sportifs professionnels comme le reste de la population.

« Il ne faut plus en faire un sujet tabou, explique Philippe Lafon. Il faut au contraire que ceux qui en souffrent en parlent, il faut savoir les écouter pour pouvoir mieux les aider, pour les guider vers les bonnes personnes capables de les aider, de les soigner si nécessaire. A l’UNFP, comme à la FIFPRO d’ailleurs, ces phénomènes de dépression sont pris très au sérieux. En incitant à libérer la parole des joueurs sur les problèmes qu’ils rencontrent, une première étape a été franchie et nous continuons à travailler avec eux. Voilà plusieurs années, maintenant, que l’UNFP a créé « C dans la tête ». Les joueurs en difficulté, via un numéro de téléphone, peuvent s’exprimer en tout anonymat. Il suffit parfois d’un appel, mais s’il est nécessaire d’aller plus loin, s’ils en éprouvent le besoin, alors ils sont accompagnés et guidés…«