Dembélé, Mateo et Paris en capitales, Kroupi et Lorient en champions !
Posté le 11.05.2025 à 19h43La presse dominicale s’en était largement fait l’écho. Et ce fut bien, lors de la 33e cérémonie des Trophées UNFP du football, ce dimanche 11 mai, au Pavillon Gabriel, à Paris, la razzia annoncée, issue des votes des joueurs et des joueuses. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement au regard l’écrasante domination du Paris Saint-Germain en Ligue 1 Mc Donald’s et du retour amplement mérité du FC Lorient au sein de l’élite ?
Mais la capitale fête aussi Clara Mateo l’attaquante du PFC en forme olympique tout au long de la saison, qui arrache le Trophée de meilleure joueuse d’Arkema Première Ligue aux Lyonnaises, qui placent néanmoins neuf des leurs dans l’équipe type de la saison. Un record que les Fenottes partagent avec les joueurs de Luis Enrique, el mejor entrenador d’une saison dont la finale de la Ligue des champions, le 31 mai à Munich, será l’apohéose…
Ousmane Dembélé, de Londres à la lumière…
C’est le symbole de ce Paris Saint-Germain-là, façonné par Luis Enrique, qui n’hésita pas à le sanctionner, le privant d’un premier duel avec Arsenal, quand la formule championnat de la Ligue des champions semblait sonner le glas d’une équipe à la recherche de son identité. Personne, pas même Ousmane Dembélé, n’est au-dessus de l’équipe, le message de l’entraîneur espagnol était simple et clair. Mais il a certainement dépassé l’effet escompté. C’est comme si le PSG, en ce mois d’octobre naissant où il n’était plus question de mercato, avait recruté un nouveau joueur, un nouvel avant-centre, un nouveau buteur, un nouveau leader.
Car pour l’ancien Barcelonais, ce soir de défaite a résonné comme un appel – à Londres, c’est courant ! – et, tout en continuant à donner le tournis à ses adversaires par la multiplicité de ses dribbles, à distribuer quelques passes décisives, il a certainement pris réellement conscience des nouvelles responsabilités qui étaient les siennes, pris ses marques dans une position axiale qu’il découvrait et a libéré le buteur qui sommeillait en lui, en ajoutant dans l’exécution du geste final la prise de risque qu’il réservait depuis toujours, ou presque, à ses dribles fous, ses envolées magnifiques, autant spectaculaires qu’efficaces pour semer la pagaille dans les défenses adverses.
Depuis des années, pour beaucoup d’observateurs, il ne manquait que cette efficacité-là pour que le vainqueur du Trophée UNFP du meilleur espoir, en 2016 à la fin de son épopée rennaise, puisse s’asseoir à la table des plus grands. Voilà pourquoi, si le 31 mai prochain envoie le PSG sur le toit de l’Europe, certains n’hésitent plus à faire du meilleur joueur de la saison de Ligue 1 McDonald’s un prétendant plus que sérieux au Ballon d’or…
Ou comment passer de l’ombre, pardon de Londres, à la lumière…
C’est la Ligue 1 qui prime !
L’un des principaux artisans de la qualification des Parisiens en finale de la Ligue des champions, Gianluigi Donnarumma n’a pas remporté son troisième Trophée UNFP de meilleur gardien de la saison. Ainsi en ont décidé les joueurs, auxquels on demande de voter, non pas sur la totalité de la saison, mais sur les performances réalisées tout au long du championnat. Outre les qualités qui lui ont valu d’intégrer l’équipe de France, c’est ainsi la constance de Lucas Chevalier, le Lillois, qui est notamment récompensée.

Vainqueur du même Trophée UNFP de meilleur espoir de Ligue 1, il y a… 29 ans, Robert Pirès a récompensé Désiré Doué…
Nommé, comme seuls Eden Hazard et Kylian Mbappé avant lui, pour le Trophée UNFP du meilleur joueur de la saison et celui de meilleur espoir, Désiré Doué, le talentueux parisien, a dû se « contenter » du second cité, qui semble bien en annoncer d’autres à condition que l’ancien Rennais, et c’est le plus difficile, confirme et nous régale par ses dribles aussi déroutants que ses frappes. Son assurance, cette espèce de sérénité à l’heure des grands rendez-vous, n’est pas un signe de maturité précoce, plutôt l’expression d’une belle insouciance qui elle, contrairement à son jeu, « ne s’improvise pas », comme l’écrivait Raymond Radiguet.
C’est pourtant ce même Enrique que l’on « ne pouvait pas comprendre »…
Il était celui que l’on « ne pouvait pas comprendre » et pas seulement parce qu’il continuait, dans l’ombre, à apprendre le français, mais parce qu’il lui a fallu une saison pour imposer ses idées et imprégner un esprit nouveau.
Au jeu de possession, marque indélébile de tous ceux qui sont passés par le Barça, joueurs devenus entraîneurs plus encore, il a ajouté sa patte, sanctuarisant l’équipe, narrant parfois l’absence de stars au sein d’un effectif ou, en exagérant à peine, le quinzième remplaçant est international, comme s’il était impossible de bâtir, de demander des efforts et finalement de gagner lorsque la renommée d’un ou de plusieurs joueurs supplante celle du club. Le Real Madrid et ses Galactiques, le Barça de Messi et de Neymar, et tant d’autres équipes ont pu prouver l’inverse, Luis Enrique a régulièrement envoyé son message que tous, joueurs, journalistes et supporters ont fini par comprendre : dans l’effectif, tout le monde est logé à la même enseigne, tout le monde peut et doit faire des sacrifices.
Et, au-delà, il rappelait ainsi, sans avoir besoin de l’exprimer ouvertement, que le patron, c’est lui, que cette l’équipe, c’est la sienne. Et l’exceptionnelle saison du PSG, capable d’oublier sa philosophie de jeu et de plier, mais sans rompre, quand le vent porte l’adversaire, donne entièrement raison à l’architecte espagnol.
Éli Kroupi n’a plus rien d’un junior…
Et dire qu’il n’a que 18 ans, ce qui fait de lui le plus jeune vainqueur de l’histoire du Trophée UNFP du meilleur joueur de Ligue 2 BKT ! Lui, c’est Éli Junior Kroupi, fils de l’international ivoirien Éli Kroupi, ce qui lui vaut d’être à vie ce « Junior », qu’il n’est plus pourtant depuis un certain temps déjà, peut-être même depuis qu’il a disputé – en 2023 – son premier match de Ligue 1 avec le FC Lorient, son club de toujours, alors qu’il n’avait pas encore 17 ans…
Deux ans plus tard, au terme d’une saison parfaitement maîtrisée, Eli Junior Kroupi a confirmé tous les espoirs placés en lui, participant à la remontée des Bretons en enfilant les buts, comme il le fait, sans jamais assouvir sa faim, avec les équipes de France de jeunes…
Bluffant !
Il est certain que les Anglais de l’AFC Bournemouth, club avec lequel il est sous contrat depuis l’été dernier – avant d’être prêté au… FC Lorient -, doivent se frotter les mains, pour avoir déniché la perle rare, qui, au regard de son âge, dispose d’un incroyable marge de progression.
Le meilleur buteur de Ligue 2 n’est évidemment pas le seul à bénéficier du parcours haut de gamme des champions lorientais. Que ferait la plus efficace des attaques, sans un milieu travailleur et créateur et une défense décisive, la moins perméable possible ? Celle des Merlus a été à la hauteur et il n’est pas étonnant d’avoir vu Yvon Mvogo, portier suisse, remporter le Trophée UNFP de meilleur gardien de Ligue 2, dix ans pile après le succès du Slovène Denis Petrić, alors sous le maillot troyen et devenu français depuis, dernier étranger à avoir inscrit son nom à un palmarès… Dix ans, presque rien, à comparer avec la longue attentes des Merlus qui, depuis 2006 et le sacre de Fabien Audard, attendaient qu’un de leurs gardiens soit à pareille fête…
Pour qu’elle soit plus belle encore, il fallait un sans-faute et c’est un Corse qui permet aux Bretons de le réaliser. Olivier Pantaloni, arrivé l’été dernier, a réussi à remettre le FCL sur les rails du succès et il a été logiquement élu par ses pairs, meilleur entraîneur de Ligue 2.
Clara Mateo, toute une saison en forme olympique !
Pour s’imposer face aux joueuses des deux effectifs phrases de notre football au féminin – l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint-Germain -, il faut réaliser des prouesses. Par exemple, marquer 0,81 but par match et distiller, dans le même temps, 7 passes décisives. Être la meilleure buteuse et pointer au troisième rang du classement des passeuses. Beaucoup plus facile à écrire qu’à faire…
Et ce sont pourtant les incroyables stats de Clara Mateo, l’attaquante du Paris FC, Trophée UNFP de la meilleure joueuse d’Arkema Première Ligue, au terme d’une remarquable saison et d’une copie parfaite ou presque.
La marque des grandes championnes, c’est de savoir rebondir, de se servir d’un échec ou d’une désillusion pour y trouver les raisons, la motivation nécessaire et se remettre de plus belle au travail. Surtout ne jamais baisser la tête. Surtout continuer de croire en soi.
Clara Mateo est une grande championne. Elle qui n’avait pas été retenue dans l’équipe de France, lancée sur ses terres à la conquête du titre olympique, il y a moins d’un an, a certainement réalisé la meilleure saison de sa carrière – ce n’est pas peu dire – sous les couleurs du Paris FC, qui sont les siennes depuis 2016, lorsqu’elle quitta La Roche-sur-Yon, club avec lequel il signa ses débuts au sein de l’élite.
L’OL et le PSG ne sont tout de même pas bredouilles. La Lyonnaise Christiane Endler a été élue meilleure gardienne, recevant pour la quatrième fois en cinq années d’existence, un Trophée qui lui va comme un… gant !
Quant à Tara Elimbi Gilbert, la Parisienne, elle a offert à son club son sixième Trophée UNFP de la meilleure espoir d’Arkema Première Ligue. Six victoires sur les neuf trophées distribués depuis 2016, comme une chasse gardée…
Un record peut en cacher un autre…
Si l’équipe type de Ligue 2 BKT ne fait pas plus que cela la part belle aux Lorientais, quatre fois représentés tout de même, c’est évidemment en raison d’un championnat particulièrement disputé ou de nombreuses équipes, donc de nombreux joueurs, se sont illustrées. Le Paris FC, également de retour parmi l’élite mais après 46 ans d’attente, le FC Metz, l’EA Guingamp et le Rodez AF ont placé un ou plusieurs joueurs dans la meilleure équipe de la saison, parfaitement représentative de ce que fut ce beau et palpitant championnat.
En revanche, que ce soit en Ligue 1 McDonald’s ou en Arkema Première Ligue, la diversité n’a pas été à l’ordre du jour et deux records sont tombés, ce dimanche, à quelques minutes d’intervalle…
Si la saison dernière, le turn-over dicté par Sonia Bompastor n’avait pas été ressenti au niveau des performances des Fenottes, il les avait éloignées des distinctions individuels au regard du nombre des matches joués par chacune d’elle. Mais elles signent un incroyable retour en force puisque neuf Lyonnaises figurent dans l’équipe type de la saison que complètent deux Parisiennes, Clara Mateo (PFC) et Grace Geyoro (PSG).
Voilà effacé des tablettes le record du Paris Saint-Germain et de ses huit joueuses, membres de la meilleure équipe de la saison en 2021, tout comme celui des garçons du PSG, qui avaient eux aussi placé huit des leurs dans l’équipe type en 2016.
Mais à peine les camarades d’Eugénie Le Sommer ont-elles eu le temps de savourer, qu’elles ont appris qu’il leur faudrait partager ce record avec le Paris Saint-Germain, version hommes, qui, lui aussi, n’a laissé que deux places (pour Lucas Chevalier, le gardien lillois, et Rayan Cherki, le Lyonnais) dans une formation qui donne, s’il en était besoin, la parfaite image de leur domination cette saison et en dit long sur leur impact auprès des autres joueurs de Ligue 1.
Kiki, toujours le premier !
Il est parti, mais il est toujours là. Et il continue à engranger les Trophées UNFP avec une constance désarmante. Puisqu’aucun joueur n’avait réussi le doublé, meilleur joueur de Ligue et meilleur Français à l’étranger, il fallait bien, évidemment, que Kylian Mbappé soit le premier, ajoutant depuis Madrid, à force de buts, une neuvième distinction personnelle (5 pour la L1, 3 en qualité de meilleur espoir) à une collection déjà si impressionnante.
Et tel qu’on le connait, il a déjà en ligne de mire Karim Benzema et ses quatre victoires dans cette catégorie créée en 2016.
Pour être tout à fait complet, pas seulement parce qu’ils sont indispensables, mais parties intégrantes du jeu de football, citons chez les arbitres les Trophées UNFP remportés par Jérôme Brisard (meilleur arbitre central de Ligue 1) , par Yannick Boutry (meilleur arbitre-assistant de L1), par Olivier Thual (meilleur arbitre central de Ligue 2) et par Stéphane Panont (meilleur arbitre-assistant de L2).
Enfin, comment ne pas s’associer, au regard de ses multiples engagements à Madagascar, au Trophées du joueur citoyen UNFP/Fondaction du football, remporté par Pierrick Capelle, qui place sport et éducation sur un pied d’égalité pour apporter plus que de l’espoir à des enfants qui ne demandent qu’à grandir, qu’à apprendre pour devenir des adultes responsables, biens dans leur corps, forts dans leur tête…
Regarder ici la vidéo qui témoigne de l’engagement du footballeur angevin à Madagascar…
Le palmarès complet
Saison 2024-2025
Meilleur joueur de Ligue 1 McDonald’s
Ousmane Dembélé (Paris Saint-Germain)
Meilleur espoir de Ligue 1 McDonald’s
Désiré Doué (Paris Saint-Germain)
Meilleur gardien de Ligue 1 McDonald’s
Lucas Chevalier (Lille OSC)
Trophée Just Fontaine du plus beau but de Ligue 1 McDonald’s (vote du public)
Amine Gouiri (Olympique de Marseille) vs Stade Brestois

Fan de foot, grand buteur dans son sport, c’est Nikolai Karabatic qui a remis le Trophée au Marseillais Amine Gouiri…
Équipe type de Ligue 1 McDonald’s Lucas Chevalier (Lille OSC) – Achraf Hakimi (Paris Saint-Germain), William Pacho (Paris Saint-Germain), Marquinhos (Paris Saint-Germain), Nuno Mendes (Paris Saint-Germain) – Vitinha (Paris Saint-Germain), Joao Neves (Paris Saint-Germain), Désiré Doué (Paris Saint-Germain) – Rayan Cherki (Olympique Lyonnais), Ousmane Dembélé (Paris Saint-Germain), Bradley Barcola (Paris Saint-Germain).
Meilleur entraîneur de Ligue 1 McDonald’s
Luis Enrique (Paris Saint-Germain)
Meilleur joueur de Ligue 2 BKT
Éli Junior Kroupi (FC Lorient)
Meilleur gardien de Ligue 2 BKT
Yvon Mvogo (FC Lorient)
Trophée Just Fontaine du plus beau but de Ligue 2 BKT (vote du public)
Rafiki Saïd (ES Troyes AC) vs SC Bastia
Équipe type de Ligue 2 BKT
Yvon Mvogo (FC Lorient) – Alpha Sissoko (EA Guingamp), Moustapha Mbow (Paris FC), Montassar Talbi (FC Lorient), Mathieu Udol (FC Metz) – Maxime Lopez (Paris FC), Gauthier Hein (FC Metz), Laurent Abergel (FC Lorient) – Timothé Nkada (Rodez AF), Éli Junior Kroupi (FC Lorient), Jean-Philippe Krasso (Paris FC).
Meilleur entraîneur de Ligue 2 BKT
Olivier Pantaloni (FC Lorient)
Meilleure joueuse de Arkema Première Ligue
Clara Mateo (Paris FC)
Meilleure gardienne de Arkema Première Ligue
Christiane Endler (Olympique Lyonnais)
Meilleure espoir de Arkema Première Ligue
Tara Elimbi Gilbert (Paris Saint-Germain)
Équipe type de Arkema Première Ligue
Christiane Endler (Olympique Lyonnais) – Ellie Carpenter (Olympique Lyonnais), Vanessa Gilles (Olympique Lyonnais), Wendie Renard (Olympique Lyonnais), Selma Bacha (Olympique Lyonnais) –Grace Geyoro (Paris Saint-Germain), Lindsey Heaps (Olympique Lyonnais), Melchie Dumornay (Olympique Lyonnais) – Kadidiatou Diani (Olympique Lyonnais), Clara Mateo (Paris FC), Tabitha Chawinga (Olympique Lyonnais).
Meilleur joueur français à l’étranger
Kylian Mbappé (Real Madrid)
Meilleur arbitre central de Ligue 1 McDonald’s
Jérôme Brisard
Meilleur arbitre-assistant de Ligue 1 McDonald’s
Yannick Boutry
Meilleur arbitre central de Ligue 2 BKT
Olivier Thual
Meilleur arbitre-assistant de Ligue 2 BKT
Stéphane Panont
Trophée UNFP-Fondaction du football du joueur citoyen
Pierrick Capelle pour l’ensemble de ses engagements à Madagascar
