Philippe Piat

Quatre ans à peine après son entrée dans le monde du football professionnel, et toujours en activité, Philippe Piat devient le troisième président de l'UNFP, en 1969, succédant à Michel Hidalgo.

Le syndicat des joueurs, créé le 16 novembre 1961 par Just Fontaine, Eugène Njo-Léa et Jacques Bertrand, a déjà remporté deux grandes victoires : l'instauration d'un pécule de fin de carrière en 1964 et la mise en place du contrat à durée librement déterminée en juin 1969.

Né le 18 juin 1942, à Casablanca (Maroc)
Président de l'UNFP depuis 1969
Vice-président de la LFP depuis 1996
Membre de la commission paritaire de la Charte (LFP)
Président de la FIFPro de 2005 à 2007 et depuis 2013.
Président de la Division Europe de la FIFPro de 2007 à 2013
Vice-président de la FFF de 1985 à 1995
Chevalier de l'Ordre National du mérite
Philippe Piat

Le footballeur

Avant-centre Footballeur professionnel à Strasbourg, Monaco, Sochaux et Laval. 250 matches en Première Division (102 buts) Vainqueur de la Coupe de France (Strasbourg, 1966) International amateur

C'est à Cannes, en 1963, que Philippe Piat débute sa carrière en CFA, le Championnat de France Amateur. Deux ans plus tard, il est à Dijon et remporte le titre national du CFA, marquant 30 buts durant la saison, un record jamais égalé jusqu'à ce jour. Ses exploits lui valent d'être recruté par Strasbourg, club avec lequel il dispute sa première saison professionnelle (1965-1966). Il marque à sept reprises et remporte la Coupe de France, sans néanmoins avoir joué la finale.

La saison suivante (1966-1967), on le retrouve sous le maillot de l'AS Monaco. Il marque à seize reprises, ce qui suffit à convaincre le Racing Club de Strasbourg de le faire revenir durant l'été 1967. Lors des trois saisons qui suivront, Philippe marquera 41 buts sous les couleurs alsaciennes. Il réussit l'exploit de marquer 13 penalties dans la même saison, sans en rater un seul, ce qu'aucun autre footballeur n'avait et n'a depuis réussi au sein de l'élite. En 1970, il s'engage au FC Sochaux. Il marque 21 buts en première division, ce qui constitue son record personnel (il avait marqué à 20 reprises, la saison précédente, sous le maillot strasbourgeois). Après deux années dans le Doubs, il gagne Laval et la deuxième division où il met un terme à sa carrière en 1973.

Le syndicaliste

Quatre ans à peine après son entrée dans le monde du football professionnel, Philippe Piat devient président de l'UNFP, en 1969, succédant à Michel Hidalgo. Le syndicat des joueurs, créé le 16 novembre 1961 par Just Fontaine, Eugène Njo-Léa et Jacques Bertrand, a déjà remporté deux grandes victoires : l'instauration d'un pécule de fin de carrière en 1964 et la mise en place du contrat à durée librement déterminée en juin 1969.

 Si les trois premières années de la présidence de Philippe se passe plutôt bien, l'année 1972 restera dans l'histoire. A leur retour de l'assemblée générale de l'UNFP,  convoquée à la suite de la modification par les seuls dirigeants du statut professionnel, des joueurs lyonnais sont suspendus par leur président. Le syndicat déclenche une grève le 2 décembre. Le ministre des Sports réunit alors toutes les parties concernées et confie au jeune Philippe Séguin l'écriture d'un rapport. A la sortie de celui-ci, le Groupement (l'ancêtre de la LFP) promet de participer à l'élaboration d'une Charte du football, qui voit le jour en 1973. Cette Charte, actualisée chaque année, est une véritable convention collective – ce qui  été acté par le Conseil d'Etat - que tous les footballeurs de la planète envient à leurs homologues français.

Sous la conduite de Philippe Piat, qui cherche à développer les activités du syndicat tout en assurant son autonomie financière, l'UNFP fonde, en 1975, une coopérative ouvrière de production : Promo-Foot. Un outil pour financer le syndicat. A partir de 1984, l'arrivée des capitaines d'industrie à la tête des clubs bouleverse la donne d'autant que la privatisation de la télévision va ouvrir de nouveaux horizons. On parle beaucoup moins technique et tactique que finances et communication, le football, parfait reflet de la société dans laquelle il évolue, a changé de visage. Pour faire face à ces changements, l'UNFP n'aura de cesse d'évoluer, de « grandir », de se structurer : elle compte aujourd'hui près de 50 salariés et 4 services en charge de l'assurance, de la reconversion, du conseil financier et du management. En 2005, Philippe Piat, après en avoir été le secrétaire général et l'un des vice-présidents, devient président de la FIFPro, le syndicat international des joueurs. Son action aboutit, le 2 novembre 2006, à la signature d'un accord historique entre la fédération et le syndicat international. En 2007, il quitte la présidence de la FIFPro monde pour prendre celle de la division Europe du syndicat international, tout en devenant vice-président du syndicat mondial.

En 2013, et pour quatre ans, Philippe Piat redevient président de la FIFPro monde.

En décembre 2017, au Caire, le coprésident de l’UNFP a été réélu à la présidence de la FIFPro.

D’ici à 2021, Philippe Piat conduira donc son troisième mandat à la tête du syndicat international. Son bilan, ponctué en novembre 2017 par un accord historique avec la Fifa, laissait entendre une telle issue – 54 voix pour, 4 contre, 1 abstention –, car sous sa présidence la FIFPro s’est renforcée, modernisée, et elle est devenue un acteur qui compte et pèse de tout le poids de quelque 60 000 footballeurs pros sur l’écosystème du football mondial.