Les sportifs montent au front… du refus !

Posté le 27.06.2018 à 15h41

Dénoncé par la Fnass et l’ensemble des associations et syndicats de sportifs professionnels dès qu’il a été rendu publique, l’amendement qui prolonge de trois à cinq ans le premier contrat des sportifs pros en France a très vite été rejeté par les sportifs eux-mêmes, tous mobilisés, quel que soit leur sport, contre ce qu’il appelle une « loi d’exception », qui s’attaque à leurs droits de salariés et met en péril leur carrière déjà si courte !

« Mais qu’est-ce qui a bien pu leur passer par la tête ? » C’est à cette première question que sont confrontés, plusieurs fois par jour, les représentants des sportifs professionnels en France contactés par leurs adhérents qui ne comprennent pas comment les députés ont pu voter un amendement rejeté par tous tant il est incohérent, inadapté, voire dangereux pour la formation des sportifs en France. Le tout sans passer par la case du dialogue social, mais en envoyant les jeunes directement en prison. Et en donnant la clé aux clubs. Et uniquement à eux !

« Et nous ne savons pas quoi leur répondre », explique Philippe Piat avec un large sourire, qui cache, l’espace d’un instant, une colère qu’il ne tient pas à retenir et qui fait écho à celles de tous les représentants de joueurs : « Que l’on puisse ainsi mépriser le dialogue social est déjà suffisamment grave et inquiétant, mais que l’on ignore, dans le même temps, la spécificité de chacune des disciplines concernées par cet amendement football devrait forcément interroger nos politiques quand au caractère inique de ce vote. Et si cela ne suffisait pas, comment peuvent-ils, dans le même temps, passer outre une directive européenne et, pour ce qui est football, se moquer des règlements de la Fifa qui précise ‘‘qu’un joueur de moins de 18 ans ne peut signer un contrat de joueur professionnel d’une durée supérieure à trois ans. ‘’. Et la Fédération internationale enfonce même le clou, en ajoutant que ‘‘ladite disposition précise que toute clause se référant à une durée plus longue ne sera pas reconnue ‘’.

« C’est écrit noir sur blanc dans l’article 18 alinéa 2 du Règlement du Statut et du Transfert des joueurs. Et cette disposition, ‘‘est contraignante au niveau national et doit être incluse, sans modification, dans le règlement des associations nationales… ‘’ Donc, dans celui de la FFF aussi et par conséquent dans notre convention collective ! »

 

Amen groupe2

Si les footballeurs professionnels évoluant en France ont dit en nombre leur volonté de voir l’amendement retiré, les autres sportifs professionnels de l’hexagone ne veulent rien d’autres et, eux aussi, l’ont fait savoir sur les réseaux sociaux :

« La vie de syndicaliste est parfois facilitée, quand devant de telles inepties la mobilisation se fait d’elle-même. Et qu’elle est générale ! Mais, attention, prévient Jean-François Reymond, le secrétaire général de la Fnass, il ne faut pas croire que les sportifs s’arrêteront à quelques tweets ! Ils sont ecoeurés et ne laisseront pas faire… Si les politiques pensent pouvoir jouer la montre, ils se trompent : la reprise des compétitions approche, et toutes les actions sont envisageables si la raison ne l’emporte pas ! »