L’UNFP lance son Comité de solidarité…
Posté le 24.03.2025 à 23h43Ce lundi 24 mars, l’UNFP a lancé officiellement son Comité de solidarité, placé sous la présidence de Robert Pirès…
Parce que le football professionnel, en France comme ailleurs, est fait de contrastes ; parce qu’il n’est pas que strass et paillettes, ce que beaucoup ignorent, persuadés qu’il n’engendre que des success stories ; parce que l’économie de cette industrie, en France comme ailleurs, mais surtout en France, est en crise et qu’un contrat professionnel n’est plus une garantie, quand la durée moyenne d’une carrière, chez nous, n’est que de six ans ; parce qu’ils sont plus nombreux, aujourd’hui, à vivre dans une précarité inquiétante, à se battre au quotidien ; parce que la formation – pas celle, hyper sélective, qui leur a permis de signer leur premier contrat – prend toute sa signification et que l’on ne répétera jamais assez l’importante du double projet, sportif et scolaire ; parce qu’en dehors de quelques-uns, si peu finalement, la reconversion est une obligation, souvent un long chemin…

David Terrier, président de l’UNFP…
« Sans tomber dans le misérabilisme, ce qui n’aurait aucun sens, explique David Terrier, il convient de regarder en face cette autre réalité de notre sport, d’autant que la situation actuelle du football professionnel en France et l’absence de certitudes sur l’avenir de notre profession ne manquent pas d’inquiéter les joueuses et les joueurs. La création, par l’UNFP, d’un Comité de solidarité fait donc sens, d’autant qu’elle s’inscrit dans la continuité de certaines de nos actions…
« Si notre syndicat n’a jamais souhaité faire commerce des nombreuses aides qu’il accorde depuis sa création – une centaine, ces dernières années, l’augmentation est constante, inquiétante, alarmante… -, ces aides financières que nous pouvons apporter en pareilles circonstances, aussi vitales puisses-elles être parfois et qui ne s’entendent pas sans un réel soutien moral, ne sont qu’un des volets du rôle social qui a toujours été le nôtre. La solidarité fait partie de l’ADN de l’UNFP. Elle s’est exprimée avec la première victoire de notre syndicat en 1964 et la mise en place du pécule de fin de carrière. Il n’est pas inutile de rappeler ici que les joueurs cotisent mensuellement un même pourcentage sans qu’il soit tenu compte de la hauteur de leurs salaires. Certains abondent beaucoup plus que d’autres, mais une fois la carrière terminée, la somme versée à chacun – 9 500 euros par année en 2025 – est la même pour tous. Je n’ai jamais entendu un joueur remettre cette solidarité en question…
« L’UNFP Football Club, organisé chaque année depuis 1990 pour aider les joueurs à retrouver un contrat de travail – sur les cinq dernières années, 80 pour cent d’entre eux ont atteint cet objectif – et notre participation active dans Europ Sports Reconversion complètent ce volet social, qui s’inscrit parfaitement dans une démarche syndicale.
« Face à cet engagement, fort, à ces choix, parfois déchirants, à cette aide, si importante, il nous est apparu opportun de franchir le Rubicon en créant notre propre Comité de solidarité, exclusivement composé de joueuses et de joueurs, et présidé par Robert Pirès. »
Une amitié de 30 ans…
Facilité par une amitié de 30 ans, une complicité évidente, forcément, des tonnes de souvenirs que ce soit sous le maillot du FC Metz ou de l’équipe de France espoirs, le choix de l’ancien Gunner s’est imposé au nouveau président de l’UNFP : « Je sais qui il est, je connais même ses parents, l’éducation qu’il a reçue et les valeurs qu’il a toujours portées. Je suis persuadé que nombreux étaient ceux que j’aurai pu choisir, mais sans rien leur enlever, je n’ai pas hésité une seule seconde… Si le terme n’était si galvaudé, mais qu’importe après tout, je dirais que c’est une belle personne. »

Robert Pirès et David Terrier, amis, complices…
« Pas une seconde », c’est aussi le temps qu’il fallut au champion du monde 1998 pour accepter la proposition de son complice. Et quelques-unes de plus pour le remercier…
« Et je dois avouer, précise-t-il qu’il n’en fallut pas plus pour que chacun des membres de ce Comité s’engage, mais comment s’en étonner… »

Les membres du Comité de solidarité présents, lundi, pour le lancement officiel…
Ils seront huit membres autour du président Pirès, qui a souhaité un nombre égal de femmes et d’hommes. Des joueuses dont trois sont encore en activité (Amandine Henry, Eugénie Le Sommer et Griedge Mbock… Les deux premières, retenues par leur activité professionnelle, étaient les deux seuls membres du Comité à manquer à l’appel, ce lundi…), une l’était il n’y a pas si longtemps encore (Siga Tandia)… Quant aux quatre joueurs choisis par Robert Pirès (Johan Culianez, Olivier Dacourt, Bafétimbi Gomis et Prince Oniangue), ils ont tous déjà mis fin à leur carrière…
« J’ai dit que Robert était une belle personne, conclut David Terrier mais je peux, sans me tromper, en dire autant de chacun des membres de ce Comité. Même à déjà connaître certains d’entre eux, j’ai été bluffé lors de notre première réunion commune par la force de leur engagement, par leur volonté de repousser les limites, d’aller à l’aide et au soutien des autres. L’équipe formée par Robert est bien pour reprendre les mots de son président « une formidable équipe »…
Comment travaillera-t-elle ? Avec quels moyens ? Sera-t-elle totalement libre de ses choix, tant au niveau des dossiers dont elle s’emparera que des finances qu’elle consacrera à aider une joueuse ou un joueur, à soutenir tel ou tel projet ? Les réponses, c’est Robert Pirès qui vous les donnera dans une interview à lire bientôt sur le site de l’UNFP…
