Pression et dépression

Posté le 21.10.2016 à 17h11

La FIFPro a publié le 10 octobre, à l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale, les résultats d’une nouvelle étude sur les troubles mentaux que pourraient subir les footballeurs professionnels, tels que la détresse, l’anxiété ou encore la dépression. Mais les footballeurs ne sont pas les seuls concernés…

262 joueurs de cinq pays européens (Finlande, France, Norvège, Espagne et Suède) ont participé à une recherche menée par le médecin chef de la FIFPro, Vincent GOUTTEBARGE, et par le professeur Gino Kerkhoffs (Academic Medical Center d’Amsterdam) sur une période de douze mois.

37 % des joueurs ont rapporté des symptômes d’anxiété et de dépression au cours de cette seule période. Dans cette étude, 95% des joueurs pensent que les symptômes de troubles mentaux courants influencent négativement leurs performances sur le terrain, et 65% ont déclaré que leur propre carrière a été influencée par ces troubles.

FIFPRO MENATL HEALTH 1

Les états d’âme affichés par plusieurs sportifs d’autres disciplines, ces dernières semaines, confirment cette étude et prouvent que c’est le sport de haut niveau dans son ensemble, qui est attaqué par ces problèmes.

« Je suis épuisé mentalement et émotionnellement » – Novak Djokovic

Novak Djokovic s’est, dernièrement, déclaré « épuisé mentalement et émotionnellement…ne plus ressentir cette joie intérieure de jouer… ». Il a reconnu également se mettre « trop de stress et de pression».

« On nous croit tous invincibles » – Pascal Papé

Pascal Papé

Pascal Papé a avoué, quant à lui, dans son livre confession avoir subi lors d’une période de blessure une terrible dépression que son histoire personnelle n’a fait que renforcer.

« Avec nos 120 kilos, on nous prend pour des gens invincibles (…). OK, je fais 120 kilos, mais j’ai le droit d’avoir une part de fragilité. On nous prend souvent pour des machines. Et ça peut être dangereux ».

Ces périodes vécues par les des sportifs de haut niveau restent encore tabou dans un milieu hanté par la performance et la maîtrise de soi. Elles sont pourtant réelles et il est temps d’en prendre conscience et d’aider les sportifs à lutter contre ces phénomènes. Voilà quelques années déjà que l’UNFP, à travers C’dans la tête, aide les footballeurs évoluant en France à y faire face.

 

C dans la tete OK

« On n’imagine pas des colosses aller mal, estime Meriem Salmi, psychologue spécialisée dans la prise en charge des sportifs. Mais comme dans tous les milieux d’élite, on est dans le sport nécessairement plus en danger sur le plan de l’anxiété. Les sportifs sont des êtres humains comme les autres, avec une vie privée, une histoire personnelle. »

« Il y a des périodes difficiles dans une carrière, note Lise Anhoury, psychologue à l’INSEP. Il y a les blessures, les échecs, sans parler de la retraite ! Cumulés aux contraintes, aux emplois du temps chargés, cela donne des périodes où tout peut basculer », relève-t-elle.

« Protéger la santé mentale des footballeurs pendant et après leur carrière »

Pour le docteur Vincent Gouttebarge, médecin-chef de la FIFPro, « du point de vue d’un club, nos résultats soulignent qu’il est important d’avoir un personnel médical avec divers experts, qui puissent travailler sur la santé physique et mentale des footballeurs. En protégeant la santé physique mais aussi mentale des footballeurs professionnels pendant et après leur carrière, la FIFPro ou des syndicats nationaux sont parfaitement dans leur rôle… ».

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