Avant qu’il ne soit trop tard…

Posté le 04.12.2016 à 12h53

« Si le malheur nous laisse sans défense », pour reprendre les mots d’un passionné de football, nous sommes à nouveau désarmés face à la violence qui, tel un mal sournois, se répand dans nos stades, maladie que l’on aurait tort de ne pas croire insidieuse…

Il y avait eu Lucas, au premier jour, il y avait eu Jean-Louis Leca, il y a moins d’une semaine, il y a désormais Anthony Lopes, frappé par la même violence aveugle, venue des tribunes, au même titre qu’un membre du staff médical de l’OL.

Alors, nous allons tous dénoncer la lâcheté et la bêtise ; nous allons tous nous accorder pour dire que le club de Metz n’est pas responsable, comme ne l’étaient pas ceux de Bastia et de Nice, hier ; nous allons tous refuser les amalgames pour ne retenir que l’acte isolé d’un imbécile, même pas heureux d’être dans un stade ; nous nous félicitons tous déjà qu’il soit identifié, et nous serons, un jour prochain, contents d’apprendre qu’il ne viendra plus se mêler aux vrais supporters, aux vrais amoureux du football, qu’il ne nuira plus à l’image de notre sport et à l’intégrité physique des joueurs…

Mais après ? Mais demain ? Qu’en sera-t-il lorsque le soufflet de l’indignation sera retombé, que la course folle aura repris ses droits, parce que le spectacle doit continuer ? Qui s’abstiendra des déclarations tellement partisanes, qu’elles retentissent, chez les plus faibles, comme autant de déclarations de guerre, jetées en pâture pour faire le buzz, avant ou après ce qui n’est qu’un match, ce qui n’est qu’un jeu, même devenu professionnel ?

Avec la même force qui nous unie aujourd’hui, nous devons tous combattre le mal, éduquer, convaincre, dissuader au-delà des portiques, des fouilles systématiques ou de la multiplication des stewards. L’UNFP s’y engage, comme elle s’y est toujours engagée dès qu’il s’agit de protéger les joueurs et le jeu. Mais l’UNFP, seule, n’y parviendra pas, au même titre que la LFP ou que les clubs. Sachons donc utiliser l’élan aujourd’hui unanime pour avancer, pour repenser, pour reconstruire, pour aller, une bonne fois pour toutes, faire bouger les lignes, changer l’approche et le regard porté sur le football, avant qu’il ne soit trop tard, avant que les mauvais scénarios d’anticipation, qui nous promettent un sport déshumanisé et violent, nous renvoient aux jeux du cirque…

 

L’UNFP

Les derniers articles