Prêts: Wenger reprend les arguments de l’UNFP !

Posté le 03.01.2017 à 17h47

Entre la dinde de Noël et le but de l’année 2017 déjà attribué à Olivier Giroud, soit en plein Boxing day, spécialité qui doit rester aux Anglais autant que la sauce à la menthe, Arsène Wenger, l’entraîneur d’Arsenal – dont les mots sont pour beaucoup paroles d’évangile -, y est allé de son sermon contre l’actuel système des prêts, reprenant les arguments avancés, depuis plusieurs années et tout dernièrement encore le 1er décembre dernier, par l’UNFP.

Nous dénoncions alors « un marché parallèle à celui des transferts, uniquement dicté par l’appât du gain, imposé aux joueurs, et qui fera fi de leur carrière puisqu’il ne s’agira plus, dès lors, ni de football, ni de sport… »

Comme nous, Arsène Wenger stigmatise un système, dont les objectifs sont uniquement financiers, et qui nuit gravement à l’épanouissement des jeunes talents, quand il ne les condamne pas à l’échec.

Alors que la Charte du football professionnel encadre les prêts, à ce jour toujours gratuits en France (1), c’est l’absence totale de garde-fous, qui permet aux clubs britanniques « d’empiler les joueurs », comme le regrette l’ancien entraîneur de Monaco.

Une fois encore, l’exemple anglais n’est donc pas le bon à suivre. La libéralisation des prêts et la possibilité de les monnayer, comme cela est pratiqué de l’autre côté de la Manche, ont pourtant été à ce point idéalisées par nos dirigeants, qu’ils ont même convaincu le secrétaire d’Etat aux Sports de les inscrire dans la loi de novembre 2015, pourtant supposée protéger les sportifs professionnels.

L’UNFP n’est donc plus la seule aujourd’hui à dénoncer cette marchandisation et toutes les dérives qu’elle engendrera, notamment au regard de l’éthique. Si même au pays du football business, où tout est permis au nom de l’argent-roi, des voix s’élèvent pour remettre un peu d’ordre dans la maison et protéger le jeu, n’y aurait-il pas matière à s’inquiéter, à reconnaître ses erreurs et à revoir sa copie ?

UNFP

(1) D’après la Charte du football professionnel, les prêts en France sont gratuits. Un club ne peut pas prêter plus de sept joueurs. Un club ne peut pas accueillir plus de cinq joueurs en prêt. Un club ne peut pas prêter plus de deux joueurs à un même club. Un club ne peut pas accueillir plus de deux joueurs prêtés par un même club. C’est la règle dite du 7-5-2.

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