Clevid Dikamona: «L’UNFP FC, c’était ma dernière chance!»

Posté le 03.02.2017 à 15h33

Aujourd’hui en Ligue 2 à Bourg-Peronnas, Clevid Dikamona est passé par l’UNFP FC en 2015. Retour sur le parcours singulier d’un footballeur, qui a connu les bons et les mauvais moments d’une carrière, mais qui a su rebondir …

 

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« Clevid, ta carrière a été marquée par beaucoup d’épreuves.
J’ai suivi ma formation à Caen, mais je n’y ai pas signé pro. J’ai rebondi au Havre, sans pratiquement y jouer… Me voilà alors prêté à Fréjus en National, puis je m’engage avec Sedan, qui venait d’être relégué de la Ligue 2 en CFA 2…

Et tu n’étais pas au bout de tes peines…
J’ai signé au Poirée-sur-Vie et le club a été liquidé en fin de saison !

C’est alors que tu rejoins l’UNFP FC à l’été 2015. Dans quel état d’esprit es-tu arrivé ?
J’avais donc connu beaucoup d’épreuves. La liquidation du Poirée-sur-Vie a été psychologiquement très difficile. J’ai analysé avec du recul ma carrière et les mauvais choix que j’avais pu faire, les erreurs que j’avais commises et qui m’ont empêché d’atteindre le haut niveau. Et puis, j’ai pensé à ma famille, ma femme et mes filles qui me suivaient dans ces galères. Le stage, c’était ma dernière chance. Je me suis préparé pour le faire à fond, et si rien ne présentait, j’étais prêt à raccrocher les crampons et tourner la page du foot professionnel. Je ne voulais plus revivre les mêmes galères.

 

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Notre stage est donc arrivé à point-nommé pour toi ?

L’UNFP a été un soutien à la fois psychologique, parce que quand on n’a pas de club et que le téléphone ne sonne pas, on cogite surtout lorsque l’on a une famille, et cela devient de plus en plus difficile de s’entraîner tout seul, de se projeter. Ce stage est également un outil de travail extraordinaire, car on l’impression d’être en club, avec ses coéquipiers, d’avoir une vie de sportif de haut niveau identique à ce que l’on connaît au quotidien lorsque l’on est sous contrat avec un club.

C’est ce que nous recherchons…
Et vous y parvenez. Il s’est créé une grande solidarité dans le groupe. C’était extraordinaire. Chacun avait ses propres difficultés, mais on se serrait les coudes, on mettait nos problèmes de côté, et on donnait tout sur le terrain. C’est paradoxal, mais c’était plaisant d’être avec les gars au stage. Ce sont des moments que je n’ai pas envie de revivre, mais j’en garde de sacrés souvenirs.

Tu as conservé des liens avec certains stagiaires ?
Quand on a joué à Orléans, j’ai retrouvé Oumar Sissoko, avec qui je partageais la chambre et qui était un de nos gardiens. Après ce que nous avons partagé, j’avais l’impression que cela fait 10 ans que nous étions amis. Nous avons vécu tellement de bons moments au stage, qu’il a suffi de quelques semaines pour que se créent les liens indéfectibles.

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Après un passage en Angleterre, à Dagenham & Redbridge, te voilà aujourd’hui à Bourg-Peronnas, le club rêvé pour t’épanouir en Domino’s Ligue 2 ?
C’est un club familial, qui me ressemble, qui travaille avec beaucoup d’humilité, qui privilégie le collectif. Nous n’avons pas tous eu des trajectoires linéaires, et notre expérience et notre état d’esprit, un peu revanchard, nous aident à nous accrocher dans les moments difficiles. Chacun de nous garde dans un petit coin de sa tête les galères qu’il a vécues et cela renforce la solidarité au sein du groupe. Et même si nous manquons encore un peu de régularité, je sais que nous garderons notre place en Ligue 2 grâce à ces valeurs. »

Recueillis par Philippe Rossi

(à suivre « Clevid Dikamona, l’expérience anglaise »).

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