Mais non Pat, t’es pas tout seul !

Posté le 03.11.2017 à 20h00

Il ne s’agit ici ni de comprendre ni de défendre Patrice Evra. Patrice Evra est le premier à le savoir : il n’aurait jamais dû réagir ainsi. Il n’en avait pas le droit

Condamner Evra et ne pas condamner les quelques énergumènes, prétendus supporters, revient à leur donner tous les droits, à leur donner raison.

Condamner Evra et ne pas condamner la sécurité, qui a laissé ces mêmes énergumènes s’approcher de l’ancien capitaine de Manchester United dans le but d’en découdre, c’est laisser croire que les stades sont devenus des lieux de non-droits où l’on peut faire régner sa loi comme cela fut le cas, chez nous, trop souvent la saison dernière et à plusieurs reprises déjà depuis le début de nos championnats. Des lieux où l’on pourrait s’imposer par la force, à partir du moment où l’on a versé son droit d’entrée.

Tout n’est pas forcément bon dans le cochon de payant !

Condamner Patrice Evra et ne pas condamner ou interroger a minima le club portugais et l’UEFA sur les conditions de sécurité, c’est déplacer les responsabilités vers le seul joueur – comme semble en témoigner l’enquête ouverte par l’instance européenne, qui ne concernerait que l’ancien capitaine des Bleus -, alors que le comportement de Patrice Evra n’est pas la cause du mal, mais la conséquence des attaques répétées contre les joueurs dont la liste s’égrène comme un jour sans pain.

Patrice Evra n’est pas le seul à subir ces attaques répétées, mais, poussé à bout, il a été le premier à réagir !

Et dire que les supporters réclament, en France, le droit d’entrer dans la famille du football et de faire valoir leurs droits – Mais lesquels au regard de tant d’incidents plus regrettables les uns que les autres ? -, de s’asseoir à la table, d’être décisionnaires, de peser sur l’avenir de notre sport.

« Je ne comprendrai jamais, s’interroge Philippe Piat, coprésident de l’UNFP, pourquoi en Angleterre – même si quelques exactions semblent venues, ces derniers temps, rebattre les cartes -, les supporters chantent et chantent encore alors même que leur équipe préférée est menée 3-0, alors que les supporters français sont capables de brûler les voitures de leurs joueurs pour un 0-0 à la pause, d’envahir un centre d’entraînement au lendemain d’une défaite, d’insulter un joueur de leur équipe, pis de vouloir en venir aux mains avec lui. Question d’éducation sans doute, de compréhension du sport, d’amour du football… Cela n’excuse en rien la réaction de Patrice Evra, mais il n’y pas qu’un responsable, il y a aussi des coupables, protégés par l’anonymat, que l’on veut croire et que l’on appelle supporters… Patrice Evra, lui, a avancé à visage découvert, saoulé d’invectives toujours plus fortes. Ce qui ne lui donne pas raison, ce qui ne fait pas de lui un justicier, mais replace simplement les choses dans leur contexte. Qu’un joueur pète les plombs, c’est un épiphénomène. Le vrai péril, c’est le comportement de certains supporters, des énergumènes avinés !

 

VITORIA GUIMARAES-MARSEILLE (1-0)

 

« Il est temps de siffler la fin du match, de prendre les décisions qui s’imposent pour que le respect ne soit pas à sens unique. Les joueurs ont tout autant le droit d’être respectés que les arbitres ou les supporters. C’est, je le répète, une question d’éducation, et l’UNFP est d’accord pour travailler à changer les mentalités avec toutes les parties concernées pour que l’image renvoyée par le football et les footballeurs professionnels ne soient pas à la merci d’incidents aussi regrettables ! »