Tellement nombreux à pleurer Henri Michel…

Posté le 24.04.2018 à 15h00

Quel souvenir garderons-nous de lui ? Celui du milieu de terrain d’un FC Nantes triomphant (trois titres de champion et une coupe de France), d’une certaine idée du jeu de football dont beaucoup, du Milan AC au FC Barcelone en passant par le Parme de Scala, se sont inspirés, sans pour autant en payer leur dîme pourtant ?

Quel souvenir garderons-nous de lui ? Celui de l’international (58 sélections, 4 buts), fondu dans l’équipe de 78 et des retrouvailles avec la Coupe du monde, avec un Platini naissant, un Guillou exigeant, un Trésor au firmament, un trio d’attaquants à l’avenant ?

FOOT - ELIMINATOIRES EURO 1980 - 1978 michel (henri) nordqvist (bjorn) palotai (karoly) -arbitre- *** Local Caption ***

 

Quel souvenir garderons-nous de lui ? Celui du sélectionneur d’une joyeuse bande de gamins, champions olympiques à Los Angeles en 1984, premier titre jamais remporté par une équipe française de football, exception faite des militaires ?

Quel souvenir garderons-nous de lui ? Celui du sélectionneur, toujours, mais deux années plus tard, quand se sont envolés, et toujours devant les Allemands, les derniers rêves de conquête de la bande à Platini lors d’un mondial mexicain, écrasé par le soleil et le talent, hors norme, de Diego Armando Maradona ?

FOOT - STAGE URSS/FRANCE - 1987 emile (henri) michel (henri) jodar (jean francois)

 

Henri Michel s’en est allé, ce mardi, sur la pointe des pieds, comme on quitte la scène le devoir accompli. Mais trop tôt.

Bien trop tôt. A soixante-dix ans.

Le gamin d’Aix, où il débuta sa carrière professionnelle en 1964, restera à jamais attaché au FC Nantes, où il fut espoir prometteur dès 1966, taulier et capitaine durant les années de braise, avant de transmettre aux jeunes générations l’esprit maison dont il s’était nourri et qu’il avait fini par incarner. Forcément. Totalement. Seize ans, ça vous marque un homme. Seize ans, ça fait de vous une icône, un symbole. Un exemple, une exception aussi. Même dans le football d’hier…

Et lorsque des monstres comme José Arribas, Jean Vincent et, sur la fin, Jean-Claude Suaudeau ont guidé vos pas de joueur et que vous avez relayé leur message sur le terrain pour être totalement en phase avec leur vision du football, il est logique que vous ressentiez l’envie, peut-être même le besoin, de transmettre à votre tour.

Henri Michel, entraîneur, c’était une évidence, comme quelques années plus tard pour Didier Deschamps, qui naquit également au football à Nantes. Il est ainsi des destins obligés.

Lancée par ses succès à la tête des Bleus, la carrière d’entraîneur d’Henri Michel s’est étirée comme un jour sans pain, trente année durant, en Afrique, surtout, ponctuée de titres que ce soit à la tête de clubs ou de sélections, de participation à la Coupe du monde (France 1986, Maroc 1998, Côte d’Ivoire 2006)…

 

Avec Bob Marley, venu taper le ballon avec les Nantais un jour de concert...

Avec Bob Marley, venu taper le ballon avec les Nantais un jour de concert…

 

C’est pourquoi le football français n’est pas le seul, aujourd’hui, à pleurer Henri Michel. Nous sommes beaucoup à saluer le joueur, l’entraîneur et l’homme. Son accent nous manque déjà.

A sa famille, à ses proches, l’UNFP présente ses plus sincères condoléances.

 

 

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