Mon football féminin, par Vincent Duluc

Posté le 11.03.2019 à 14h35

Il est depuis plus de 20 ans la plume la plus aiguisée du quotidien « L’équipe » en matière de football. Spécialiste des Bleus, incollable sur le football d’outre-Manche, intarissable sur l’OL et sur tout ce qui touche le ballon rond, Vincent Duluc est une voix qui détonne dans le monde du sport. L’été prochain, il ne ratera pas une miette de la Coupe du monde féminine, qui se déroulera sur notre le sol du 7 juin au 7 juillet. Dans ce billet, il nous livre, avec sa franchise habituelle, sa vision du football pratiquée par les femmes. Le même football.

« Au-delà de mes deux ou trois premiers matches du genre, de cet autre genre, je ne me souviens pas avoir continué à comparer le football joué par les femmes de celui joué par les hommes. Je l’ai toujours envisagé comme une histoire autonome, comme le basket féminin : ayant grandi alors que les demoiselles du CUC (on ne disait pas les basketteuses de Clermont-Ferrand) occupaient les écrans de l’ORTF en deuxième partie de soirée, dans les années 70, selon un feuilleton qui nous passionnait et qui ne nous aurait jamais poussé à comparer Jacky Chazalon à Alain Gilles, je n’ai pas fait de différence.

« En vacances, je suis allé voir la Coupe du monde 2011 en Allemagne, parce qu’il y avait l’équipe de France et que c’était la Coupe du monde, puis j’ai assisté dans le public de Wembley aux JO de 2012, et je me souviens avoir eu un regard très critique sur l’échec des Tricolores à Londres : j’étais indifférent au coefficient de sympathie des joueuses débarquant sur les écrans et les médias, à ces parts de marché gagnées à la télévision, je pensais seulement que c’était un échec sportif majeur, et qu’il fallait entourer de la même sévérité cette équipe de France féminine, qui ne savait pas gagner alors qu’elle était la meilleure, ou qu’elle semblait la meilleure.

« Ce n’est même pas une politesse que d’être aussi critique avec les Bleues qu’avec les Bleus : c’est juste qu’il s’agit de foot, de l’équipe de France, des JO ou de la Coupe du monde, des beaux jours de juin qu’on aimerait poursuivre en juillet comme cette année…

« C’est juste, donc, qu’il s’agit de la même histoire, quand on sait embrasser tous les genres de passion. »

Vincent Duluc.

Journaliste – L’équipe

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