« Qu’attend l’Ifab pour nous inviter à sa table? »

Posté le 15.03.2019 à 17h45

Dans une lettre ouverte adressée à Philippe Piat, en sa qualité de président de la FIFPro, Michel Platini demande aux joueurs et à leurs représentants de pousser la porte de l’Ifab, afin qu’ils puissent y faire entendre leurs voix et peser sur les changements des règles, puisqu’ils sont les premiers impactés. « Défendez l’esprit du jeu ! Défendez notre football », conclut-il.

Au nom des joueurs du monde entier,  Philippe Piat lui emboîte le pas…

« Alors que les joueurs sont aujourd’hui présents, écoutés et entendus, à tous les étages ou presque de la gouvernance du football international – et même si nous attendons encore qu’il en soit de même au niveau de toutes les confédérations et de toutes les fédérations -, comment comprendre que les footballeurs soient ainsi toujours tenus à l’écart de l’organisme qui gère les règles de notre jeu, alors qu’ils en subissent, les premiers, les conséquences directes ?

Dans la lettre qu’il m’a écrite, Michel Platini ne dit rien d’autre que cela. Et, à la FIFPro, nous sommes exactement sur la même longueur d’ondes que lui. Car, qui mieux que les principaux acteurs du football peut veiller sur l’esprit du jeu ?

Longtemps accusé d’un conservatisme exacerbé pour refuser toutes idées d’un changement qui s’imposait pourtant au regard de la pratique, l’Ifab va aujourd’hui plus vite que la musique, comme si l’on sautait de Bach au rap, sans passer par la case Beatles et Sex Pistols.

Forcément, ce n’est pas audible !

Ainsi, même si vouloir protéger les arbitres est un but louable, les nouvelles règles qui réduisent à néant leurs possibilités d’interprétation ne vont pas dans le sens souhaité par les joueurs. Or, s’il n’est pas de football sans les directeurs de jeu, il ne faut pas que les règles leur offrent à terme la possibilité d’être les bâtisseurs indirects d’un jeu devenu linéaire, stéréotypé, où seule la règle comptera puisque l’esprit ne vaudra plus rien.

Ce football prévisible n’est pas celui que la FIFPro veut promouvoir. Ce n’est pas ce jeu qui enthousiasmera, en tous les cas, les joueurs, les supporters, les médias, les sponsors.

A la FIFPro, nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec l’Ifab, prêts et surtout bien décidés à nous asseoir à sa table pour être partie prenante des décisions qui, forcément, impactent le football et le quotidien des footballeurs ! »

Philippe Piat

Président de la FIFPro

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