L’histoire est en marche…

Posté le 09.03.2022 à 12h14

À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, l’UNFP a réuni, lundi, les joueuses déléguées de l’ensemble des clubs de la D1 Arkema, l’élite du football au féminin en France, pour une journée d’échanges et de partages, qualifiée d’historique.

Historique, le mot n’est nullement galvaudé, employé par Philippe Piat, coprésident, dans son allocution d’accueil, rappelant à un auditoire conquis le chemin parcouru et les combats menés pour l’obtention en France du contrat à durée librement déterminée en 1969 ou la naissance, en 1973, de la Charte du football professionnel, véritable convention collective qui régit les rapports entre les employeurs et les salariés.

Soutenues et aidées par l’UNFP, qui va s’appuyer sur leur expérience, c’est notamment à l’écriture d’un accord collectif que les joueuses ont décidé de s’attaquer alors que, comme le reconnaissait Fabien Safanjon, vice-président et responsable du département féminin, « tous les voyants sont aujourd’hui au vert aussi bien du côté de la Fédération que des clubs… »

« L’accord collectif, précise Camille Delzant, du département féminin de l’UNFP, est l’un des moyens parmi d’autres chantiers nécessaires, auxquels les joueuses ont aussi envie de s’atteler dès maintenant pour la reconnaissance de la professionnalisation de leur pratique. Cette consultation s’inscrivait donc dans une démarche plus globale . »

Bien sûr, chacun sait malgré tout qu’il faudra du temps pour parvenir à un accord collectif, mais cela n’entame en rien l’enthousiasme des footballeuses, celles présentes ce lundi 7 mars et toutes celles qu’elles représentent.

Quelques morceaux choisis au hasard des interventions des unes et des autres :

  • « Nous voulons avoir demain les mêmes garanties pour toutes les joueuses, les mêmes conditions de travail… »
  • « La reconnaissance de notre statut de sportives professionnelles. »
  • « Nous faisons toutes le même métier, mais il n’y a pas d’homogénéité dans notre championnat lorsque l’on regarde, comme nous l’avons fait lors de cette journée, les réalités vécues par les unes et les problèmes rencontrés par les autres. »
  • « La présence des joueuses de Lyon et de Paris a été, en ce sens, un message fort, preuve de leur solidarité envers l’ensemble de leurs collègues. »

Ces 23 joueuses étaient habitées, ce lundi, par la même volonté, le même engagement, la même force et leur solidarité est un atout de plus qui leur permettra de toucher au but, ensemble, pour elles et les générations futures.

« Elles n’ont fait que confirmer, conclut Charlie Sorin, du département féminin de l’UNFP, ce que nous pensions à l’UNFP pour bien les connaître maintenant. Après cette journée, qui a été à la fois l’aboutissement de longues années de travail et le début d’une nouvelle aventure, nous sommes plus déterminés que jamais à les accompagner et à continuer d’apprendre d’elles jusqu’à la signature, tant attendue depuis des années, de cette convention collective. »

« Nous nous sommes fixé un agenda réaliste pour ce premier pas si important pour la reconnaissance de la professionnalisation de leur pratique. »

L’histoire est en marche.

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