Les jeunes auxerrois sensibilisés aux risques du métier

Posté le 25.05.2022 à 09h09

« Comment déjouer les risques du métier de footballeur professionnel pour une carrière accomplie et sereine ? ». C’était à Auxerre ce lundi, le dernier module de la saison 2021-2022 du programme Passeport Pro de l’UNFP, présenté aux jeunes professionnels de l’AJA par Philippe Lafon, notre directeur général, et Guillaume Stephan, responsable de ce programme, conçu pour accompagner au mieux les premiers pas des professionnels en devenir

Parmi les onze modules que compte le Passeport Pro de l’UNFP, à l’adresse des jeunes joueurs professionnels, « Les risques du métier » est l’un des plus demandés.

Pour éviter ces risques, qui sont nombreux, il faut d’abord en prendre conscience, et c’est ainsi que Philippe Lafon, directeur général de l’UNFP, et Guillaume Stephan, responsable de notre Passeport Pro, les ont dans un premier temps rappelés aux jeunes Auxerrois :

« Si devenir footballeur professionnel est le plus souvent l’accomplissement d’un rêve au sortir de l’adolescence, c’est aussi, surtout, une épreuve longue et difficile pour laquelle il y a beaucoup d’appelés et très peu d’élus. Rappelons-nous d’une seule statistique : le taux de signature d’un contrat professionnel dans les centres de formation, selon la moyenne des dernières saisons, s’établit autour de 14%. Mais ce n’est pas une fin en soi, c’est au contraire le début d’une aventure jonchée d’obstacles qu’il faut savoir éviter pour mener sa carrière à bien. Et c’est dès le départ que doivent se prendre les bonnes habitudes », nous confie Guillaume Stephan, qui connaît bien les jeunes footballeurs pour les avoir croisés ou les croiser encore lors de la tournée des centres de formation, qu’il effectue chaque saison, depuis une dizaine d’années maintenant.

Ils sont, dès leur entrée dans le monde professionnel quand ils ne l’ont déjà pas été auparavant, confrontés aux risques d’un métier où il est facile de perdre ses repères et où les risques sont nombreux : racisme, violence, homophobie, paris sportifs, addictions, dopage, réseaux sociaux, sexualité ou encore entourage du joueur au sens large.

Les deux représentants de notre syndicat leur ont également rappelé leur devoir d’intégrité et n’ont pas hésité à évoquer avec eux une réalité souvent cachée et de ce fait peu connue dans le monde du football, d’autant plus qu’elle a longtemps été ignorée : la dépression, qui frappe les sportifs professionnels comme le reste de la population.

« Il ne faut plus en faire un sujet tabou, explique Philippe Lafon. Il faut au contraire que ceux qui en souffrent en parlent, il faut savoir les écouter pour pouvoir mieux les aider, pour les guider vers les bonnes personnes capables de les aider, de les soigner si nécessaire. A l’UNFP, comme à la FIFPRO d’ailleurs, ces phénomènes de dépression sont pris très au sérieux. D’anciens pros, comme Thierry Henry par exemple, n’hésitent plus à parler ouvertement de ce sujet. En incitant à libérer la parole des joueurs sur les problèmes qu’ils rencontrent, une première étape a été franchie et nous continuerons à travailler avec eux. Voilà plusieurs années, maintenant, que l’UNFP a créé « C dans la tête ». Les joueurs en difficulté, via un numéro de téléphone, peuvent s’exprimer en tout anonymat. Il suffit parfois d’un appel, mais s’il est nécessaire d’aller plus loin, s’ils en éprouvent le besoin, alors ils sont accompagnés et guidés… »

Cette dernière intervention de la saison d’une heure aura donné lieu à de nombreux échanges avec ces apprentis footballeurs, désormais bien conscients des risques qui les attendent et armés pour faire face à leurs responsabilités.

 

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