Sit-in du 5 juillet à la FFF: pourquoi, comment?

Posté le 29.07.2022 à 14h38

À l’heure où les mises à l’écart se multiplient ici ou là, laissant craindre à un non-respect massif des contrats pourtant dûment signés, il n’est pas inutile de revenir – en vidéo – sur la journée du 5 juillet 2022 – et sur ce qui a conduit au sit-in à la Fédération-, alors qu’Anatole Ngamukol s’en était allé demander un rendez-vous, comme cela lui avait été promis, à Noël Le Graët, le président de la FFF.

Il était accompagné par deux représentants de l’Association « Du droit au but » (Sullivan Jous et Alain Ngamukol) et soutenu par l’UNFP (David Terrier, vice-président, Stéphane Burchkalter, directeur du département juridique et Stéphane Saint-Raymond, directeur de l’information), alors que deux journalistes (Le Parisien et So Foot) s’étaient joints à la délégation…

Fort de l’arrêt de la Cour d’appel de Reims – chambre des appels correctionnels, qui a condamné le directeur général du Stade de Reims pour harcèlement moral, le 8 janvier 2021 ; renforcé par la loi du printemps dernier, qui demande aux fédérations, reconnues d’utilité publique, d’agir contre de pareils actes et de sanctionner leurs auteurs ; ragaillardi par un courrier signé par la ministre des Sports du mois d’avril dernier qui rappelle, en substance, aux instantes dirigeantes du football français, leur devoir de lutter contre toute entrave à la dignité, tout harcèlement et toute discrimination, Anatole Ngamukol ne pensait certainement pas, en franchissant la porte de la « maison du football », n’obtenir aucune réponse… Si ce n’est celle de deux vigiles.

Il n’aurait pas pu imaginer aussi voir cinq représentants des forces de l’ordre – qui avait bien pu les appeler ? – voler au secours de l’institution faîtière en grand danger, mais qui très vite comprirent que la démarche de l’attaquant n’était en rien violente, que les mots employés n’étaient pas des insultes et qu’Anatole était simplement venu, après avoir été baladé trois mois durant, quémander un peu de considération. Il voulait juste qu’on lui témoigne du respect auquel tout licencié de la FFF a droit. Auquel tout citoyen a droit !

 

Après trois heures de sit-in… debout, sous le regard interloqué des salariés de la Fédération, les « six fauteurs de trouble » décidèrent de quitter les lieux sans savoir que trois fourgons de police arrivaient au même moment au 87, Boulevard de Grenelle, et que l’ordre avait été donné de les interpeller.

Leur idée de quitter la « maison du football » a finalement épargné à la FFF – toute puissante au point de se moquer de l’injonction de son ministère de tutelle ! – le discrédit et la honte d’avoir laissé un joueur, une association reconnue et des représentants du syndicat français des footballeurs être embarqués par la police, devant des journalistes médusés par cette situation ubuesque, pour une simple demande de rendez-vous, après avoir cru à la parole donnée…

Quel toupet, quelle insolence !

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