L’occasion d’en finir avec le harcèlement, cette plaie du football français !

Posté le 13.09.2022 à 14h53

Amélie Oudéa-Castéra, ministre des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, a décidé d’inviter le président de la FFF pour évoquer tout ou presque de ce qui mine, parfois de longue date, le football français et sa fédération.

Il sera donc notamment question, ce vendredi, de certains dysfonctionnements au sein de l’instance suprême du football de chez nous, rappelés par le mensuel So Foot, alors que la ministre des Sports a souhaité, depuis la parution de l’article, ne pas commenter en public ces faits de harcèlement, sexuel ou pas, pourtant déjà révélés, parfois même déjà jugés et condamnés.

Elle dit vouloir le faire, vendredi. Face to face. Acceptons-en l’augure.

À l’instar des footballeurs qu’elle représente, d’Anatole Ngamukol aussi, l’UNFP se prend à espérer que madame la ministre « profitera » de l’occasion pour rappeler à Noël Le Graët, qu’un club et son directeur général ont vu leur responsabilité engagée ces deux dernières années pour des faits constitutifs de harcèlement moral à l’encontre d’un footballeur professionnel, sans pour autant avoir été sanctionnés par les instances sportives, malgré la demande formelle adressée par l’ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu…

Cela s’inscrit pourtant dans la mission de service public qui incombe à la FFF, cela est écrit dans ses statuts (article 1er), rappelée dans la Charte éthique du football (article 5), mais la Fédération manque en la matière à ses obligations, à son devoir d’exemplarité, qui est de protéger ses salariés et, plus largement, l’ensemble de ses licenciés, dont les joueurs évidemment.

Et lorsque des faits de harcèlement sont avérés, d’autant plus s’ils sont jugés et condamnés, il lui appartient alors de prononcer des sanctions suffisamment exemplaires pour décourager tous ceux qui, dans le football français, voudraient se moquer des valeurs de notre sport et n’auraient aucun respect pour la personne humaine.

Pour sa dignité.

Or, le silence de la Fédération, parfois son mépris pour les victimes et – pis encore – l’impunité assurée et assumée pour certains coupables bafouent ses devoirs et sa mission.

Face aux derniers et nombreux cas de harcèlement avérés dans le football professionnel français, face aux demandes de protection des proies d’une part et de sanctions envers les damnables d’autre part, l’inaction continue pourtant d’être de rigueur en réponse au combat salvateur mené par notre syndicat. Aucune enquête interne, aucune tentative de médiation et – depuis le courrier de Roxana Maracineanu, au printemps dernier, demandant à la LFP et donc à la FFF de se saisir des cas de harcèlement, de protéger les personnes persécutées et de sanctionner les fautifs -, aucune remarque, aucun rappel à l’ordre du ministère des Sports, pourtant organe de contrôle de la gestion d’une fédération.

Jusqu’à ce vendredi ?

Maintes fois alertée par l’UNFP comme tous ceux qui l’ont précédée, madame la ministre a parfaitement connaissance d’une situation déjà inquiétante, avec un harcèlement moral, parfois même physique, qui tend à se banaliser en France sur fond de marché des transferts, de trading, de non-respect des contrats, d’intérêts personnels…

Des pratiques indignes d’un football français qu’elles mettent de surcroît en grand danger…

UNFP