Goal FC: l’esprit et la lettre…
Posté le 17.08.2024 à 18h47Comme l’UNFP l’avait annoncé en exclusivité, reprenant l’information livrée à notre syndicat par les joueurs eux-mêmes, le Goal FC n’a pas disputé la première journée du National 2, ce samedi à Marignane, même si l’équipe avait rejoint les Bouches-du-Rhône.
Si la rumeur circulait, les joueurs du @GOAL__FC, en totale communion avec leurs dirigeants, ont confirmé officiellement à @UNFP avoir décidé de ne pas se rendre à @MGCB_Officiel, ce samedi, pour la 1ere journée du National 2. Une décision forte, réfléchie, soutenue par notre… pic.twitter.com/v4jfmtYzSU
— UNFP (@UNFP) August 17, 2024
Une décision forte, réfléchie, initiée par les joueurs et validée par leurs dirigeants : « Le football, c’est notre passion, mais c’est aussi notre métier, rappellent les premiers acteurs. Prendre une telle décision n’est pas facile, mais il faut, à un moment, savoir dire stop. C’est, à différents niveaux certes, l’ensemble du club qui est aujourd’hui impacté. Et il ne nous étonne pas par ailleurs, compte tenu des valeurs qui sont les siennes et sur lesquelles il s’appuie pour diriger le club, que Jocelyn Fontanel, notre président, ait immédiatement adhéré à notre démarche, d’autant plus qu’il est question ici de justice sportive, de morale et d’équité. »
De respect, aussi ! Forcément.
« Notre demande de voir le Comex se réunir pour se saisir du dossier n’a pas été prise en considération. Pourquoi ? C’est, à nos yeux, réellement incompréhensible. Nous voulons par cette action prouver que l’ensemble du club reste mobilisé et que nous continuons notre juste combat pour le Goal FC retrouve sa place en National 1.»
Était-ce une façon pour l’instance suprême de notre football de jouer la montre, d’attendre la première journée de National 1 qui s’est disputée hier, pour acter définitivement par la suite que le championnat de National 1 se jouerait avec 17 clubs seulement, cette saison ?
« Nous avons du mal à suivre la logique, commente David Terrier, vice-président de l’UNFP, d’autant plus que la FFF a opéré une refonte de ses championnats nationaux dans le but d’en augmenter la qualité, la visibilité… Laisser le premier d’entre eux se dérouler ainsi avec un calendrier bancal remet en cause tout le travail effectué, réduit à néant les efforts et va à contre-courant des objectifs recherchés. On parle ici du troisième échelon de l’élite national, de joueurs que nous, à l’UNFP, nous considérons à juste titre comme des professionnels… C’est étonnant tout de même que l’on en arrive à détruire tout ou partie de ce que l’on a voulu bâtir dans le sens l’intérêt général… »
Dans un même mouvement, la requête du Goal FC de voir reporter ses deux premières rencontres de National 2 – s’il faut in fine entrer dans la peau d’un pensionnaire de ce championnat – est resté lettre morte.
Un report accordé aux Bordelais…
« Et fort justement au demeurant, car ils ont le même besoin de repenser leur saison, de s’organiser ! Devons-nous d’ailleurs préciser, à nouveau, que nous n’avons rien contre les Girondins et qu’à l’instar d’un grand nombre de passionnés de football, la situation actuelle de l’un de nos plus grands clubs, dont le palmarès oblige au respect, nous émeut. Mais la réalité est aujourd’hui que les malheurs des sextuples champions de France auraient dû faire notre bonheur. »
Sans retourner le couteau dans la plaie, l’UNFP avait, à de nombreuses reprises, tiré la sonnette d’alarme sur les atermoiements, y compris ceux de la DNCG, qui ont entraîné la dérive d’une institution française, déjà en perdition pour s’être jeté à corps perdu dans la logique du trading, et dont la descente aux enfers, si elle aurait pu être évitée, semblait pour notre syndicat être déjà écrite.
« Cette place parmi les clubs de National 1 nous revient, c’est tout ce que nous avons demandé. Notre combat n’a jamais été contre les Girondins, mais pour la justice sportive, pour la morale… »
Ce que regrette également David Terrier, vice-président de l’UNFP : « Nous sommes en contact avec les joueurs, nous les soutenons depuis le début et nous comprenons aujourd’hui le désarroi de l’ensemble du club. Si nous pensons, si nous souhaitons que le Goal FC occupe, demain, la place vacante en National 1, arrêtons-nous sur le refus d’accorder un peu de temps aux Rhodaniens. Deux semaines, c’était donc trop demander ? Ce n’est pourtant pas grand-chose, au regard de la situation dans laquelle le Goal FC a été plongé depuis la fin de la saison dernière et au fil des sanctions administratives prises à l’encontre de Bordeaux. Et du temps passé à les prendre, surtout. La logique aurait voulu – d’autant, nous le répétons, que gouverner, c’est prévoir – que soient envisagés tous les schémas possibles pour ne pas être pris de cours, être mis ainsi devant le fait accompli. Ce qui vaut également, évidemment, pour les divisions inférieures et c’est bien cette cascade d’éventuels repêchages qui, pour ne pas avoir été anticipée, mettrait aujourd’hui la FFF devant une situation qui lui semble inextricable. Mais le Goal FC n’est en rien responsable et n’a pas à en payer le prix. De toutes les façons, le mal est fait puisque l’espoir demeurant, il est certain qu’à instar des Rhodaniens, de nombreux clubs ont avancé à l’aveuglette, alors que s’annulaient les réunions à la DNCG, alors que les recours des Girondins et l’attente de la décision finale rendaient impossible la possibilité de réellement se projeter et de correctement préparer la saison. »
Et les joueurs d’ajouter : « Le club avait ainsi noué des contacts avec des joueurs, mais le projet, le budget et l’attrait ne sont les mêmes entre les deux premiers championnats nationaux. La différence est même de taille et nous pensons, ce qui peut paraître étonnant, que nos instances ne connaissent pas la dimension exacte du National 1, un championnat d’élite, attrayant, professionnel, même s’il n’est pas officiellement reconnu comme tel. Nous sommes pourtant des salariés avec un contrat de travail, c’est une notion qui, malheureusement, n’est jamais entrée en ligne de compte. Évidemment, nous le regrettons, ce n’est ni logique, ni juste… »
Parce que L’UNFP milite pour un football plus juste depuis des années, parce qu’elle prend en considération l’avenir de footballeurs professionnels dont la carrière est aujourd’hui en danger, parce que l’équité sportive ne doit jamais être remise en cause, notre syndicat demande une nouvelle fois à la FFF de reconsidérer sa position et, parce qu’Il y a l’esprit et la lettre, d’inscrire le Goal FC en National 1.
Le temps presse, mais il est encore temps !
UNFP