David Terrier élu président à l’unanimité!

Posté le 12.10.2024 à 16h06

Ce samedi 12 octobre 2024 fera date dans l’histoire de l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels avec l’élection de David Terrier (1) à la présidence d’un syndicat français, réuni en Assemblée générale à Paris, qui n’a pas manqué – comment aurait-il pu en être autrement ? – d’honorer et de remercier – touchante standing-ovation à l’appui – Philippe Piat pour l’ensemble de son œuvre tout au long des cinquante-cinq années passées à la tête de l’UNFP…

 

Créée en 1961, l’Union Nationale des Footballeurs Professionnels n’avait, à ce jour, connu que quatre présidents : Just Fontaine (1961-1964), Michel Hidalgo (1964-1969), Philippe Piat (1969-2024), Sylvain Kastendeuch (2006-2022)…

Elle en compte désormais un cinquième, puisque lors de l’Assemblée générale élective de ce samedi 12 octobre 2024, à Paris, David Terrier (51 ans) a été élu à l’unanimité à la présidence du syndicat français des footballeurs (2), dont il a gravi un à un les échelons, pour finir par s’imposer au niveau national, ces deux derniers années, comme le successeur légitime de Philippe Piat, qui incarnait à ce point la fonction depuis plus d’un demi-siècle qu’ils étaient quelques-uns encore à ne pas vouloir croire le voir un jour passer le témoin…

Et pourtant. C’est en mars dernier qu’il l’avait annoncé pour la première fois, réservant la primeur au Comité directeur de l’UNFP. Et c’est en septembre, devant ce même Comité, que Philippe Piat avait confirmé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat.

 

Philippe Piat, président… d’honneur !

 

« L’exceptionnelle longévité de Philippe Piat à la présidence n’a jamais posé le moindre problème ni aux adhérents, ni aux salariés de l’UNFP, assure David Terrier, même au plus fort des critiques dont il a pu être l’objet. Nous, nous savons qu’il n’y a jamais eu de déni de démocratie lors de ses réélections successives ; nous, nous savons que ce sont les adhérentes et les adhérents qui, tous les deux ans, décidaient de lui maintenir leur confiance.

« Nous, nous savons, et je vais enfoncer une porte ouverte, ce que les joueuses et les joueurs évoluant en France doivent à Philippe Piat. En France et aussi dans le monde. Nous, nous constatons au quotidien qu’il a bâti, certes avec quelques autres comme René Charrier ou Jean-Jacques Amorfini par exemple, un syndicat fort et puissant. Indépendant. Nous, nous savons, et beaucoup dans les instances en conviennent, qu’il a toujours œuvré dans l’intérêt du football français en défendant les droits et les intérêts des premiers acteurs du jeu.

« Alors que certains aient pu se gausser de l’âge du capitaine n’a jamais entamé notre indéfectible respect pour l’homme, le syndicaliste, le président, le visionnaire, le combattant, le bâtisseur. Et je ne prends aucun risque à vous assurant qu’à l’UNFP, nous prendrons soin de l’héritage que nous laisse notre nouveau président… d’honneur ! »

Deux ans de formation…

 

L’élection de David Terrier n’est, à proprement parler, pas une surprise. L’ancien joueur de Metz, ces deux dernières années notamment, a, comme l’on dit, pris du coffre à la faveur de son implication dans plusieurs dossiers majeurs tant au niveau national qu’international en ses qualités de vice-président du syndicat français, de membre du Board de la FIFPRO monde et aussi de président de la FIFPRO Europe (3).

Il a malgré tout trouvé le temps de participer à la refonte de la gouvernance de l’UNFP engagée fin 2022, tout en étant à l’écoute des salariés et, principalement, d’un certain Philippe Piat auquel il avait succédé au sein du Comité directeur du syndicat international en 2021 et qui, comme lui aujourd’hui, avait présidé en son temps sa division Europe.

Cela faisait-il de lui le successeur désigné à la présidence de l’UNFP ?

« Disons plutôt qu’être candidat est devenu une possibilité après les élections de décembre 2022 et le départ, quelques mois plus tard, de Sylvain Kastendeuch, qui avait été coprésident pendant 16 ans. Ces deux évènements ont redistribué les cartes et une nouvelle gouvernance s’est mise en place avec une direction resserrée, autour de Philippe Piat, de moi-même et, aussi, il ne faut surtout pas l’oublier, de Fabien Safanjon, qui avait été élu vice-président en même temps que moi voilà un certain nombre d’années.

« C’est peu de temps après sa dernière réélection, et à la suite de longues discussions, que Philippe m’a soumis l’idée d’être candidat à sa succession. Si la marche m’est apparue haute de prime abord, elle ne m’a pas rebuté pour autant. Je savais en effet que j’avais presque deux ans devant moi pour me préparer et j’ai mis ce temps à profit pour continuer à apprendre de Philippe, bien sûr, et d’autres aussi. Et cette « formation » a été favorisée, accélérée même, par les crises successives que le football français a traversées, tout autant que par les problèmes de gouvernance au sein de la FIFPRO et les nécessaires réformes qui s’en suivent, aujourd’hui.

« Si l’on ne finit jamais d’apprendre, je pense que je suis prêt à répondre à la confiance dont m’ont témoignée les footballeuses et les footballeurs français, d’autant plus que je sais pourvoir m’appuyer sur un vice-président, un Comité directeur et des salariés décidés, comme moi, à travailler sans relâche au bénéfice des joueuses et des joueurs. Et c’est une chance alors que, plus nombreux chaque jour, les nuages assombrissent le ciel du football professionnel en France. Nos adhérents s’inquiètent pour leur avenir et c’est bien compréhensible. Je peux les assurer que l’UNFP est parée pour la haute mer et qu’elle ne dérogera jamais à sa mission première ! »

 

Un Comité directeur toujours aussi… actif !

 

Au regard du précédent, le Comité directeur de 20 membres qui a été élu ce samedi 12 octobre pour une période de quatre ans (l’UNFP se met ainsi au diapason de l’ensemble des organisations et mouvements sportifs en s’alignant sur le calendrier olympique), conserve le même nombre de joueuses et de joueurs en activité (13), même s’il a été quelque peu remanié. Ainsi, Philippe Piat, Jean Alain Boumsong, Brendan Chardonnet, Joffrey Cuffaut (salarié d’Europ Sports Reconversion depuis le 15 septembre dernier), Vincent Demarconnay, Adrien Thomasson et Gaëtan Weissbeck ont laissé leur place à Élise Legrout (troisième femme à intégrer le CD de l’UNFP après Eugénie Le Sommer et Kadidiatou Diani), Tim Jabol-Folcarelli, Mehdi Jeannin, Lionel Mpasi-Nzau, Martin Sourzac, Clément Vidal et Vincent Olivier Sierro, l’international suisse, dont l’élection nous rappelle que l’un des pères fondateurs de l’UNFP, Norbert Eschmann, porta lui aussi le maillot de la Nati.

 

Le Comité directeur de l’UNFP

(2024-2028)

Président

David Terrier

Vice-président

Fabien Safanjon

Secrétaire générale

Eugénie Le Sommer

Secrétaire général-adjoint

Eric Marester

Trésorier

Fabien Safanjon

Trésorier-adjoint

Vincent Muratori

Membres

Yunis Abdelhamid, Paul Baysse, Clément Depres, Kadidiatou Diani, Tim Jabol-Folcarelli, Mehdi Jeannin, Régis Gurtner, Ronan Le Crom, Élise Legrout, Brice Maubleu, Lionel Mpasi-Nzau, Lindsay Rose, Vincent Olivier Sierro, Martin Sourzac, Clément Vidal

 

Président d’honneur

Philippe Piat

Vice-présidents d’honneur

Jean-Jacques Amorfini, René Charrier

 

(1) David Terrier, né le 4 août 1973, à Verdun.

Le joueur : FC Metz (1993-1997), West Ham United (1997-1998), Newcastle United (1998-1999), OGC Nice (1999-2000), AC Ajaccio (2001-2005), US Créteil (2005-2007).

Sélections : équipes de France U18 (5), U19 (5), U20 (6), Espoirs (3).

Palmarès : champion de France de Ligue 2 (2002, AC Ajaccio) ; Coupe de la Ligue (1996, FC Metz).

Le syndicaliste : après avoir été délégué UNFP de plusieurs des clubs où il jouait, membre du Comité directeur et secrétaire-général du syndicat français, David Terrier devient salarié de l’UNFP en 2008 en qualité de délégué régional (Paris, Est, Nord). Il est élu vice-président en 2016. Il représente la France au sein du Board de la FIFPRO monde depuis 2021. Il a été élu président de la FIFPRO Europe en mai 2023.

(2) Le président et le bureau directeur de l’UNFP sont élus par le Comité directeur après que celui-ci a été élu par les adhérents.

(3) Plainte contre X pour non-respect de l’article 501 ; refonte de la gouvernance de la FIFPRO ; plainte à la Cour Européenne de justice en soutien à Lassana Diarra contre le système des transferts de la Fifa ; plainte contre l’hégémonie de la Fifa sur le calendrier international surchargé qui menace la santé physique et mentale des joueurs et l’équilibre de l’éco système du football professionnel en s’attaquant aux compétitions domestiques.

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