Quand on n’a que l’espoir…
Posté le 30.04.2025 à 15h49Lorsque l’on nous assure, avec aplomb, que le football au féminin coûte cher, et quand on évoque, dans le même temps, un déficit abyssal programmé pour nos clubs pros avant le mercato, comment ne pas se dire que, même en cumulant l’ensemble des budgets des 23 équipes de l’élite féminine française, il n’y suffirait pas à « habiller matin, pauvres et malandrins de manteaux de velours » ?
Il ne sert donc à rien de faire des féminines une variable d’ajustement, à même, en ces temps de détresse économique et d’avenir incertain, d’éviter le pire…
Mais pourquoi n’a-t-on plus que l’espoir, « pour unique raison, pour unique secours, pour tracer un chemin et forcer le destin » au terme de la première saison d’un professionnalisme qui, malgré tout, porte les prémisses d’une évolution sensiblement positive du football au féminin en France ?
À défaut de certitudes et d’un engagement ferme, Jean-Michel Aulas, parfait dans son rôle de président de la LFFP, distribue de l’espoir à la criée, et l’on veut bien croire – et même plutôt espérer puisqu’il nous y engage – que les investisseurs étrangers, qu’il assure être prêts à franchir le Rubicon, seront bien au rendez-vous.
Mais aujourd’hui, les footballeuses ne peuvent plus se satisfaire de continuer à vivre de promesses, « sans nulle autre richesse que d’y croire toujours », sans une convention collective digne de ce nom, à l’égale de celle de leurs homologues masculins. Nous ne parlons pas ici de salaires, mais d’une réelle ambition, de droits – et de devoirs, aussi ! -, de protection sociale, en termes de pécule de fin de carrière, de droits à l’image, de garanties salariales en cas de blessure, de protection contre les lofts, de temps de travail, de temps de… repos et de récupération pour certaines aussi.
La meilleure ligue féminine européenne, promise à la France par Jean-Michel Aulas avec l’arrivée de nouveaux investisseurs, est un bel objectif, auquel les joueuses et l’UNFP veulent bien croire et pour lequel ils sont prêts à pleinement s’investir.
Un objectif – une ambition – qui arrive à point nommé et permettrait de reprendre les négociations pour finaliser un accord collectif que les joueuses et leurs représentants s’impatientent de voir être mis en place. Et pas une convention inachevée et inacceptable comme celle que les clubs voudraient nous « obliger », c’est du moins leur volonté, à signer puisqu’ils n’ont pas le sou pour répondre aux attentes et aux demandes pourtant réfléchies et justifiées.
Alors oui, croire aux promesses du patron de la LFFP, c’est pour l’UNFP et les joueuses une raison d’espérer pouvoir négocier rapidement avec ces nouveaux investisseurs afin de signer la meilleure convention collective européenne.
Un objectif, pas un rêve.
Aujourd’hui, un espoir…
UNFP
