RAPHAEL CACERES «C’est vital d’assurer son outil de travail!»

Posté le 03.01.2020 à 14h14

A seulement 31 ans, Raphaël Caceres, plus de 200 matches pros au compteur, passé par Dijon, Arles, Zulte Waregem, Sochaux et Troyes, a été contraint de raccrocher les crampons à la suite d’une blessure au gros orteil. Pour nous, il évoque cette période difficile et parle de ses projets…

« Raphaël, tu es resté quasiment deux années sans pouvoir fouler les terrains. Quand on est footballeur professionnel, ce sont des moments difficiles à vivre…

J’ai vécu deux dernières saisons très compliquées, tout autant physiquement que mentalement. J’avais toujours été épargné par les blessures et j’avais pu enchaîner les saisons avec une trentaine de matches au minium. Et là, après m’être fait cette grosse entorse à l’orteil pendant un tennis-ballon, le calvaire a commencé… J’ai fait toute une batterie d’examens, pris des anti-inflammatoires, j’ai serré les dents pendant un an et demi, mais je n’avais plus d’appuis. Et c’était très compliqué. Résultat : j’ai joué péniblement 17 rencontres la première année, puis une seule la saison suivante…

Tu n’as fait que repousser l’inévitable…

Au départ, les médecins pensaient qu’il n’y avait rien de grave. Quand je me suis fait cette entorse, ils m’ont dit que j’en avais pour 2 ou 3 semaines. Mais à chaque fois que je reprenais l’entraînement, je ne retrouvais pas mes sensations, je n’y arrivais pas et je ne comprenais pas pourquoi. J’ai enchaîné les rendez-vous avec tous les spécialistes possibles et inimaginables, et je me suis petit à petit rendu compte qu’ils ne trouvaient pas de solution et qu’il n’y avait pas d’issue…

Et le temps passait…

C’est ça qui a été frustrant ! J’aurais préféré entre guillemets avoir une blessure plus grave, me faire les croisés, être opéré, avoir ensuite 6 à 9 mois de rééducation complète et pouvoir ensuite reprendre. Là, c’est un peu la mort dans l’âme que je dois arrêter, parce que ce n’est plus possible de continuer une carrière professionnelle quand on n’est plus à 100% de ses moyens.

L’équipe d’Europ Sports Assur t’a accompagné tout au long de ces deux dernières années… 

Et je tiens à la remercier en premier lieu. ESA a été présent à mes côtés durant cette période difficile, que ce soit Monique Corrales, qui a toujours répondu à mes sollicitations, et puis aussi Gaël Sanz, ancien capitaine de Troyes, qui s’est souvent déplacé pour faire le point sur mon dossier. Ils ont été d’un grand soutien pour moi, surtout que je suis quelqu’un d’assez anxieux et d’assez stressé ! Je me suis posé un milliard de questions : combien de temps pour monter le dossier ? Quelles expertises étaient-elles nécessaires ? Et les contre-expertises ? Etc. Monique et Gaël m’ont vraiment rassuré en m’expliquant toutes les étapes, qui se sont déroulées comme ils me l’avaient confirmé.

Et dire que certains traînent encore parfois les pieds pour s’assurer…

Quand tu es footballeur professionnel, ton corps est ton outil de travail au quotidien, et tu te dois de l’assurer. On ne sait jamais ce qui peut arriver…  Dans mon malheur, j’ai eu de la chance que cette blessure arrive sur la fin de ma carrière, mais pour certains cela peut survenir beaucoup plus tôt et là, si l’on n’est pas couvert, c’est le drame. Il faut absolument que tous les joueurs soient assurés, c’est vital !

Comment envisages-tu la suite ?

J’ai commencé à préparer mon après-carrière quand j’étais encore en activité, grâce au service de reconversion de l’UNFP, Europ Sports Reconversion. J’ai en poche le DUGOS (Diplôme Universitaire de Gestion des Organisations Sportives, Bac+2, Ndlr). Puis, j’ai suivi une formation dans l’immobilier et une autre encore pour la création d’entreprise. Je suis actuellement un Bachelor et je ferai le point une fois cette formation terminée.

Ton parcours est assez atypique, puisque tu n’es pas passé par la case des centres formation. Tu as évolué quelques années dans le monde amateur avant de rejoindre le football professionnel à Dijon, de connaître trois montées, de jouer une finale de Coupe de Belgique et des rencontres d’Europa Ligue… Finalement, tu as vécu ton rêve sans regret ?

Mais, même après ce que je viens de vivre, je ne suis pas heureux d’arrêter. Oui, je suis quand même très fier de ma carrière. Je n’étais pas prédestiné à devenir footballeur professionnel. Je n’ai pas fréquenté de centre de formation, c’est arrivé un peu comme ça. J’ai ensuite gravi les échelons un à un. Si l’on m’avait dit à 18 ans que j’allais participer à trois montées, jouer l’Europa Ligue et compter plus de 200 matchs en pro, je ne l’aurais jamais cru !

Y a-t-il une chance de te voir continuer dans le milieu du football comme entraîneur ou à un autre niveau ?

Pour le moment, je suis encore joueur dans ma tête, donc je ne me vois pas encore entraîner ou coacher une équipe. Et puis, j’ai été appelé par les organisateurs de Madewis, le mois dernier, qui s’occupent d’un grand tournoi de jeunes, organisé en collaboration avec Adidas. Ils m’ont demandé d’encadrer une sélection de jeunes et j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Alors qui sait, pourquoi pas continuer dans cette voie en y allant, cette fois encore, étape par étape… »

Recueillis par Philippe Rossi.

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