Good bye Mister Gérard Houllier…

Posté le 14.12.2020 à 12h30

Près de vingt ans après sa première opération, alors qu’il entraînait Liverpool, Gérard Houllier est décédé, dans la nuit de dimanche à lundi, des suites d’une nouvelle opération de l’aorte.

C’est à cause des risques qu’il encourait que l’ancien professeur d’anglais avait mis un terme à sa carrière d’entraîneur, en 2011, alors qu’il vivait une nouvelle aventure à Aston Villa. Son parcours professionnel dans le football, comme ses études, fut ainsi marqué par la France et l’Angleterre…

C’est à Noeux-les-Mines que l’ancien joueur amateur fit ses premiers pas en Deuxième Division, comme on disait à l’époque. Puis il gravit une marche à la tête de Lens, avant d’arriver au Paris Saint-Germain, et de conquérir avec Susic, Fernandez, Bats, Rocheteau et Couriol, le tout premier des neuf titres de champion de France du PSG en 1986.

Le football est ainsi fait qu’il quitta le club parisien deux ans plus tard, et entra à la Direction Technique Nationale. On le retrouve adjoint d’Henri Michel, puis de Michel Platini, alors sélectionneur des Bleus… Et lorsque ce dernier décide de se consacrer à l’organisation de la Coupe du monde en France, « encouragé » par le naufrage de l’Euro 92, Gérard Houllier prend en main les destinées de l’équipe de France avec pour mission d’emmener la bande à Papin et à Cantona à la Coupe du monde américaine, deux ans plus tard.

Israël et un certain Emil Kostadinov, Bulgare de son état, en décidèrent autrement…

Canto et le « professeur Duplot » (le surnom donné à Houllier par les Bleus) furent donc les seuls à participer à la World Cup 94. Le King comme consultant, Houllier comme observateur pour la FIFA, ce qui lui laissa le temps d’être régulièrement présent dans les médias français et américains.

L comme Liverpool et Lyon…

C’est tout naturellement – le poste était fait pour lui -, que cet homme de réseaux, qui savait être adorable tout autant que féroce, n’hésitant pas à réclamer la tête d’un journaliste par exemple, prit la tête de la DTN, fort d’avoir porté Henry, Trezeguet et consorts, alors juniors, au sommet de l’Europe.

Mais il était dit que l’Angleterre le rattraperait au tournant. Et c’est à Liverpool, qui avait conservé son kop et ses choeurs, mais avait perdu son âme sur le terrain, que Gérard Houllier débuta la seconde partie de sa carrière d’entraîneur, certainement la plus belle aussi. Les six années passées sur les bords de la Mersey, ponctuées par une pléthore de Coupes, nationale et européenne, lui auront permis de développer une certaine idée du football, de chercher à faire bouger les lignes en innovant…

D’autres succès viendront ensuite saluer son passage sur le banc de l’Olympique lyonnais, avec les titres de champion de France en 2006 et en 2007.

Depuis que le terrain lui était interdit, Gérard Houllier avait pris à coeur le rôle de conseiller que lui avait confié RedBull pour les clubs de Salzbourg ou de Leipzig, ou Jean-Michel Aulas à Lyon…

Toujours prêt à s’exprimer, et plutôt très bien d’ailleurs, Gérard Houllier restait également très présent dans les médias, mais aussi très proche de quelques décisionnaires au sommet du football français auxquels il parlait à l’oreille.

A sa famille, à ses proches, l’UNFP présente ses plus sincères condoléances.

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