À Manfa, notre ami…

Posté le 06.01.2022 à 15h49

« Alors Manfa, ça roule ? »

C’était une sorte de blague potache entre nous. Ce jeudi matin, j’ai appris que je ne te poserai plus cette question, Manfa. Surtout que tu n’y répondrais plus.

Ce jeudi matin, tu es parti Manfa. Maudit mois de janvier ! Et ces quelques lignes, si personnelles soient-elles parfois, pourraient être écrites par chacun des salariés de l’UNFP dont tu n’étais pas seulement le collègue, mais l’ami, parfois même le confident depuis que tu nous avais rejoints en 2007, d’abord comme stagiaire, puis comme chargé de mission à Europ Sports Reconversion.

Tu étais un drôle de mec, Manfa Camara ! Un supermec !

Quelle force ! Quel moral ! Quel courage !

Quel combattant tu as été, pendant tant et tant d’années, luttant jour après jour parce que tu n’aurais jamais accepté qu’il y eut un avant et un après janvier 2001, lorsqu’il a fallu, comme tu le disais, que tu fasses en une journée le deuil de tes jambes et du football. C’était ta vie, la même, celle d’un homme qui plaçait sa famille au-dessus de tout, tellement fier de ses trois magnifiques filles, celle d’un fou de foot, étonné que l’on puisse le payer alors qu’il ne faisait qu’assouvir sa passion… Un fou de foot, oui, qui disait avoir toujours l’âme d’un joueur en se mettant au service des autres au sein d’ESR et de l’UNFP, ou en oeuvrant, dans l’ombre auprès de la FIFPRO Afrique, pour la création d’une association de joueurs au Mali.

Quelqu’un avait dû enlever le mot regret de ton dictionnaire, Manfa. Et ajouter espoir, défi, force, courage, respect, écoute, compassion à toutes les pages. Avec famille et amis, évidemment. Avec souffrance aussi. Forcément.

Mais jamais, nous ne t’avons entendu te plaindre. Il y avait toujours un demain pour toi, un nouveau jour, une nouvelle chance, un nouveau défi à relever.

Comme le dit un proverbe malien, « Qui court après le temps perdu n’attrape que du vent. »

C’est parmi tant d’autres choses, ce que tu as transmis à Kelia, à Maly et à Sana, auxquelles nous pensons si fortement. Nous leur présentons, ainsi qu’à Karine et à toute ta famille, nos plus sincères condoléances.

Il y aura un demain, Manfa. Forcément. Mais ce sera un jour différent. Parce que tu n’es plus là.

L’UNFP

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